BM 176-1 2018

Bulletin monumental n°176, tome 1 . Disponible en librairie :

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Bulletin monumental, t. 176-1 ISBN : 978-2-901837-71-8
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Bulletin monumental 176-1 : Sommaire

Articles

- Premières études et observations sur le cellier Saint-Pierre (Troyes, Aube), par Vincent Marchaisseau, Cédric Roms et Christophe Perrault

- Les relations entre les artistes de Jean de Berry et les tuiliers mudejars du royaume d’Aragon, par Thomas Rapin

- Les dessous de l’architrave : une singularité de l’architecture française à la Renaissance, par Yves Pauwels

- Le château et le parc de La Rivière, à Pontgouin, par Damien Castel

Mélanges

Armoriaux médiévaux : un outil pour l’histoire de l’art, par Jean-Bernard de Vaivre

Actualité

Lot. Cahors. Nouvelles données sur un édifice (le réfectoire ?) de l’ensemble cathédrale roman (XIIe siècle) [Anaïs Charrier]

Paris. Sainte-Chapelle, vestiges de polychromie sur les porches haut et bas (Jacques Moulin)

Yvelines. Noisy-le-Roi. Fouilles archéologiques dans le château en 2017 (Bruno Bentz)

Chronique

Architecture religieuse et domestique. Sculpture. XIe-XVIIIe siècle. Le cloître de Cluny, nouvelles analyses (Brigitte Maurice-Chabard). — Les remplois de sculptures dans les cathédrales du XIIIe siècle (Jacques Moulin). — Habitat médiéval entre Flandre et Rhénanie (Pierre Garrigou Grandchamp). — Nouvelle lecture de Notre-Dame de Luzanet à Montréal-du-Gers (Gers) [Julien Noblet]. — Rationaliser l’administration royale, le maître d’œuvre Jean-Baptiste Berthier (Léonore Losserand).— Intervention française au château d’Hauteville (Suisse) [Bernard Sournia]

Enluminure. XVe siècle. Entre Poitiers et Toulouse, identification d’un enlumineur (Émilie Nadal)

Matériaux, second œuvre, mobilier. XVIe-XXIe siècle. La pierre et le marbre au XVIe siècle : rivalités et coopérations (Colin Debuiche). — Architecture domestique et décors peints (Pierre Garrigou Grandchamp). — Redécouverte de peintures murales dans l’église Saint-Sulpice de Lafosse, à Pugnac (Gironde) [Jacques Moulin]. — Le rôle des représentations architecturales sur les toiles et papiers d’ameublement (Véronique de Bruignac-La Hougue). — Oraison funèbre sur le château d’Hauteville et ses objets mobiliers (Saint-Légier-La Chiésaz, Suisse) [Françoise Hamon)

Bibliographie

Art médiéval. Matthias Exner (ed.), Stadt Bamberg, Bd. 2 : Domberg, 1. Drittelband : Das Domstift ; Teil 1 : Baugeschichte, Baubeschreibung, Analyse ; Teil 2 : Ausstattung, Kapitelsbauten, Domschatz (Brigitte Kurmann-Schwarz). — Jean Wirth, Villard de Honnecourt, architecte du XIIIe siècle (Claude Andrault-Schmitt). — Henri Bresc et Laura Sciascia, All’ombra del grande Federico. Riccardo da Lentini architetto (Pierre-Yves Le Pogam). — Jaroslav Folda with a contribution by Lucy J. Wrapson, Byzantine Art and Italian Panel Painting. The Virgin and Child Hodegetria and the Art of Chrysography (Judith Soria)

Art du XVIIIe siècle. Claire Ollagnier, Petites maisons. Du refuge libertin au pavillon d’habitation en Île-de-France au siècle des Lumières (Youri Carbonnier). — Carl Magnusson, Les sculpteurs d’ornement à Genève au XVIIIe siècle. Jean Jaquet et ses émules obscurs (Claire Ollagnier)

Patrimoine. Wolfgang wolters, Der Dogenpalast in Venedig. Ein Rundgang durch Kunst und Geschichte ; San Marco in Venedig. Ein Rundgang durch Kunst und Geschichte ; Der Markusplatz in Venedig. Ein Spaziergang durch Kunst und Geschichte (Bertrand Jestaz). — Anne Ritz-Guilbert, La collection Gaignières : un inventaire du royaume au XVIIe siècle (Jérôme Delatour)

Iconographie. Colum hourihane, (ed.), The Routledge Companion to Medieval Iconography (Christian Heck). — Jean-Michel Spieser, Images du Christ. Des catacombes aux lendemains de l’iconoclasme (Yves Christe)

Livre reçu

Résumés analytiques

- Premières études et observations sur le cellier Saint-Pierre (Troyes, Aube), par Vincent Marchaisseau, Cédric Roms et Christophe Perrault

L’ancien cellier du chapitre cathédral de Troyes (Aube) est encore pleinement inséré au cœur du quartier canonial. Seul édifice civil en pierre du milieu du XIIIe siècle conservé, il n’avait jusqu’à alors pas fait l’objet d’une étude complète. Les observations des maçonneries confrontées à des datations dendrochronologiques de la charpente et à un dépouillement des archives ont permis de dégager trois grandes phases de travaux. La construction de l’édifice remonte au milieu du XIIIe siècle ; il revêt probablement alors plusieurs fonctions : stockage au rez-de-chaussée et espace de réception à l’étage ainsi qu’en témoignent la cheminée, les carreaux de pavements et le plafond lambrissé. Le XVIe siècle marque une reprise importante des maçonneries et notamment la reconstruction complète du pignon oriental concomitant à l’aménagement, au premier étage, de la chambre aux traits des maçons œuvrant sur le chantier de construction du portail de la cathédrale, dont les travaux débutent en 1506. Les XIXe et XXe siècles ont fortement marqué le bâtiment avec le percement et le bouchage de nouvelles portes et fenêtres et une réorganisation des étages. Si ce bâtiment s’inscrit bien dans la catégorie des celliers de quartiers canoniaux et monastiques, son plan diverge de celui des rares exemples étudiés tout comme sa localisation hors de l’ensemble cathédral. Les restaurations récentes, si elles n’ont pas effacé toutes les traces des XIXe et XXe siècles, ont redonné à l’édifice son caractère ostentatoire.

- Les relations entre les artistes de Jean de Berry et les tuiliers mudejars du royaume d’Aragon, par Thomas Rapin

Jean de France, duc de Berry (1340-1416) était un mécène ouvert et éclectique. À l’image des rois et des princes d’Aragon, il prit goût aux décors « à la mauresque » ou « à la sarrasine » faisant appel au savoir-faire des artistes mudéjars qui perpétuaient les splendeurs de l’art musulman dans l’Espagne de la Reconquista. Au printemps 1382, il obtint de la part du duc de Gérone, son parent, l’autorisation de faire venir jusqu’à lui trois tuiliers maures de la région de Valence pour les faire travailler sur les chantiers de Bourges, Mehun-sur-Yèvre et Poitiers. Le programme constituait une première en France : décorer les salles d’apparat d’un carrelage armorié entièrement réalisé en carreaux de faïence.

- Les dessous de l’architrave : une singularité de l’architecture française à la Renaissance, par Yves Pauwels

À partir des années 1530, l’architecture française utilise volontiers les colonnes en façade. Ce parti a pour conséquence des ressauts d’entablement souvent importants, qui posent, au moins en apparence, des problèmes de stabilité pour les porte-à-faux importants des architraves. Les architectes adoptent alors des solutions originales, qui n’ont pas de précédents antiques, très peu de modèles italiens, et qui ne sont pas traités dans les ouvrages théoriques. Soit ils placent des consoles de formes variées sous l’architrave, suivant une pratique courante à l’époque romane, soit ils traitent l’architrave en claveaux en décorant le dessous de caissons, forme empruntée aux arcs, pour bien signifier le recours à l’art du trait spécifiquement français. Dans les deux cas, ces formules singulières et parfois paradoxales, que l’on rencontre surtout dans des exemples provinciaux ou périphériques, sont caractéristiques des difficultés que rencontrent alors les architectes français pour adapter le nouveau langage à l’antique d’un moment particulier de l’histoire de l’art de bâtir.

- Le château et le parc de La Rivière, à Pontgouin, par Damien Castel

Réalisé durant la première moitié du xviie siècle, le château fossoyé de La Rivière, entouré d’avant cours, de jardins, de canaux et d’un parc a peu évolué depuis. Marqué par des caractères locaux, il n’est pas novateur. Mais, comme il est l’œuvre de deux générations successives de chanceliers de France : les d’Aligre, il représente le type du « beau château » de ce temps.

English Summaries

- Initial studies and observations on the Saint-Pierre storehouse (Troyes, Aube), by Vincent Marhaisseau, Cédric Roms and Christophe Perrault

The medieval cellar of the cathedral chapter in Troyes (Aube) lies in the heart of the canonical quarter. The only preserved secular building in stone from the mid-13th century, it has never before been the subject of a complete study. Observations on the masonry combined with dendrochronological dating of the timberwork and archival research have defined three main phases of work. The construction of the building began in the mid-13th century ; at the time, it probably had several functions : storage on the ground floor and a reception space on the first floor, which has a chimney, floor tiles and a coffered ceiling. The 16th century marks an important reworking of the masonry and notably the reconstruction of the east gable along with the creation on the first floor of a tracing room for the masons engaged on the cathedral portal, for which work began in 1506. The 19th and 20th centuries left heavy traces on the building, with the insertion and walling-up of doors and windows and a reorganization of the upper floors. While the building belongs to the category of canonical and monastic cellars, its plan is different from that of the rare examples that have been studied, as is its location outside the cathedral precincts. Recent restorations have not effaced all traces of the 19th and 20th-century alterations, but have restored its ostentatious appearance.

- The relations between the artists of Jean de Berry and the Mudejar tile makers in the kingdom of Aragon, by Thomas Rapin

Jean de France, duc de Berry (1340-1416) was an open-minded and eclectic patron. Like the kings and princes of Aragon, he had a taste for Moorish or Saracen decoration, calling on the skills of Mudejar artists who perpetuated the splendors of Muslim art in the Spain after the Reconquista. In the spring of 1382, he obtained from his relative, the duke of Gerona, the authorization to ask three Moorish tile makers from the region of Valencia to come and work on his castles in Bourges, Mehun-sur-Yèvre and Poitiers. Unprecedented in France, the program included the decoration of the staterooms with an armorial tiling in faïence.

- The soffit of the architrave : a particularity of French Renaissance architecture, by Yves Pauwels

Beginning in the 1530s, columns are commonly used on façades, with often strongly protruding entablatures that give the cantilevered architraves an impression of instability. Architects adopted original solutions that had no classical precedents and very few Italian models, and which were not treated in theoretical works. Either they placed consoles of varying form under the architrave, following an established Romanesque practice, or they treated the architrave like voussoirs by decorating the soffit with coffers, a form borrowed from the decoration of the soffits of arches, underscoring the recourse to a specifically French art of the line. The singular and sometimes paradoxical formulas, encountered especially in provincial or peripheral examples, are characteristic of the difficulties facing French architects when adapting the new classical language to a particular moment in the history of the building arts.

- The château and park of La Rivière, at Pontgouin, by Damien Castel

Built during the first half of the seventeenth century, the moated Château de La Rivière, surrounded by forecourts, gardens, canals and a park, has changed very little. Local traits mark its conservative character, but as it is the work of two successive generations of the Aligre family, chancellors of France, it represents the typical “beau château” of its time.

Deutsche Zusammenfassung

- Erste Studien und Beobachtungen am Cellarium Saint-Pierre (Troyes, Departement Aube), von Vincent Marchaisseau, Cédric Roms und Christophe Perrault

Das ehemalige Cellarium des Domkapitels von Troyes (Departement Aube) befindet sich immer noch im Herzen des Kanonikerviertels. Obwohl es sich um den einzigen erhaltenen profanen Steinbau aus der Mitte des 13. Jahrhunderts handelt, liegt darüber bis heute keine umfassende Studie vor. Beobachtungen am Mauerwerk, verglichen mit dendrochronologischen Datierungen des Dachstuhles sowie die Auswertung der Archive haben drei große Bauphasen ergeben. Der Bau geht auf die Mitte des 13. Jahrhunderts zurück und besaß wohl mehrere Funktionen : ein Lagerraum im Erdgeschoss und ein Empfangsraum im Stockwerk, von dem Kamin, Bodenfliesen und eine holzverkleidete Decke zeugen. Im 16. Jahrhundert wurde das Mauerwerk erneuert ; insbesondere wurde der Ostgiebel neu errichtet. Parallel dazu wurde der Raum im ersten Stock von Maurern erneuert, die am 1506 begonnenen Portal der Kathedrale arbeiteten und an beiden Orten ihre Steinmetzzeichen hinterließen. Im 19. und 20. Jahrhundert erfuhr das Gebäude erhebliche Veränderungen : neue Türen und Fenster wurden gebrochen, alte vermauert und die Etagen neu gestaltet. Der Bau fällt zwar unter die Kategorie der Cellarien in Kanonikervierteln und Abteien, sein Grundriss weist jedoch Unterschiede zu den noch seltenen erforschten Beispielen auf wie auch seine Lokalisierung außerhalb des Kathedralkomplexes. Die neuesten Restaurierungen haben zwar die Spuren des 19. Und 20. Jahrhunderts nicht gänzlich beseitigt, aber sie haben dem Bau seinen ostentativen Charakter zurückgegeben.

- Austausch zwischen den Künstlern im Dienst des Herzogs Jean de Berry und Mudéjar-Ziegelbrennern des Königreichs Aragòn, von Thomas Rapin

Jean de France, Herzog von Berry (1340-1416) war ein aufgeschlossener und vielseitiger Mäzen. Wie die aragonischen Könige und Fürsten fand er Geschmack an „maurischen“ und „sarazenischen“ Ornamenten und beschäftigte daher Mudéjar-Künstler, die mit ihrem Talent den Glanz der muslimischen Kunst im Spanien der Reconquista fortleben ließen. Im Frühjahr 1382 erhielt er vom Herzog von Gerona, einem Verwandten, die Erlaubnis, drei maurische Ziegelbrenner aus der Gegend von Valence kommen zu lassen, die er dann auf seinen Baustellen von Bourges, Mehun-sur-Yèvre und Poitiers beschäftigte. Zum ersten Mal wurde in Frankreich ein Programm verwirklicht, das die Prunkräume des Herzogs ausschließlich mit wappengeschmückten Fayance-Fliesen ausstattete.

- Was die Unterseite des Architravs verbirgt, eine Eigenart der französischen Architektur der Renaissance, von Yves Pauwels

Von den 1530er Jahren an werden in der französischen Architektur an Fassaden gerne Säulen verwendet. Dies hat nicht selten eine stark ausgeprägte Verkröpfung zur Folge, die – zumindest scheinbar – Stabilitätsprobleme bei kräftig auskragenden Architraven aufwerfen. Die Architekten bieten hier zwei originelle Lösungen an, die keine antiken und nur selten italienische Vorbilder haben und die in den theoretischen Traktaten nicht behandelt werden. Entweder platzieren sie Konsolen in diversen Formen unter den Architrav und folgen so in der römischen Antike üblichen Praktiken oder sie behandeln den Architrav wie Bogensteine, indem sie die Unterseite mit Kassetten schmücken, einem Dekor, den sie den Bögen entnehmen. Auf diese Weise wird der Rückgriff auf die typisch französische Kunst des Steinschnittes betont. In beiden Fällen sind diese einzigartigen und bisweilen widersprüchlichen Bauformeln, die vor allem im provinziellen oder peripheren Kontext auftreten, charakteristisch für die Schwierigkeiten der französischen Architekten bei der Umsetzung der neuen antikisierenden Bausprache in einem besonderen Moment der Geschichte der Baukunst.

- Schloss und Park von La Rivière in Pontgouin, von Damien Castel

Das von einem Graben umgebene Schloss La Rivière mit seinen Vorhöfen, Gärten, Kanälen und einem Park wurde in der ersten Hälfte des 17. Jh. errichtet und seither nur wenig verändert. Es ist geprägt von lokalen Eigenheiten und nicht innovativ. Aber da zwei aufeinanderfolgende Generationen des Fürstenhauses der Aligre, Kanzler von Frankreich, es verwirklicht haben, vertritt es den Typus des „schönen Schlosses“.

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