BM 175-3 2017

Bulletin monumental n°175, tome 3 . Disponible en librairie à partir de octobre 2017 :
- De Jumièges à Landévennec. Remarques sur la circulation des modèles au milieu du XIe siècle, par Éliane Vergnolle
- Le château de Saint-Brisson-sur-Loire, fleuron du renouveau de l’architecture castrale à la fin du XIIe siècle, par Denis Hayot
- Albert Gabriel et la restauration de l’Auberge de France à Rhodes, par Pierre Pinon
- Belgique, Avennes. Relecture des travaux de restauration effectués dans l’église Saint-Martin par Auguste Van Assche et Louis Corthouts (1899-1909), par Antoine Baudry
- Et toujours l’actualité des régions ainsi que l’actualité de la recherche avec les rubriques Chronique et Bibliographie

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Bulletin monumental, t. 175-3 ISBN : 978-2-901837-68-8
Prix de vente en librairie : 19 €

Bulletin monumental 175-3 : Sommaire

Articles

- De Jumièges à Landévennec. Remarques sur la circulation des modèles au milieu du XIe siècle, par Éliane Vergnolle

- Le château de Saint-Brisson-sur-Loire, fleuron du renouveau de l’architecture castrale à la fin du XIIe siècle, par Denis Hayot

- Albert Gabriel et la restauration de l’Auberge de France à Rhodes, par Pierre Pinon

Mélanges

Belgique, Avennes. Relecture des travaux de restauration effectués dans l’église Saint-Martin par Auguste Van Assche et Louis Corthouts (1899-1909), par Antoine Baudry

Actualité

Drôme. Suze-la-Rousse. Un jeu de paume entre symbolisme et pouvoir (Guillaume Roquefort et Serge Vaucelle)

Saône-et-Loire. Cluny, 47, rue Mercière : étude et restauration de la demeure dite « la Renaissance », XIIIe et XVIe siècles [Jean-Denis Salvèque]

Tarn-et-Garonne. Montpezat-de-Quercy. Découvertes à la collégiale Saint-Martin (Emmanuel Moureau)

Chronique

Iconographie et emblématique. The Lord’s left Side : une mise au point salutaire sur l’image dite de la Traditio legis (Yves Christe) . — L’emblématique du cerf au château de Suscinio : nouvelle approche (Laurent Hablot)

Architecture religieuse. Flèches et tours de la cathédrale de Châlons-en-Champagne : une histoire obstinée et malheureuse (Pierre Sesmat). — Les cloîtres gersois entre antiquaires, collectionneurs et défenseurs du patrimoine : un cas d’école (Céline Brugeat). — La photographie des charpentes en lamellé-collé : pour un renouveau des pratiques architecturales (Jean-Yves Hunot)

Orfèvrerie. Léonard Limosin et l’émail de Limoges (Thierry Crepin-Leblond)

Pavement, serrurerie. Le pavement du château de Suscinio (Morbihan) : nouvelles données (Aurélie Gerbier). — Le rôle des modèles gravés dans l’art de la serrurerie (Marie-France Lacoue-Labarthe)

Bibliographie

Histoire de l’art. John McNeill & Richard Plant (éd.), Romanesque and the Past. Retrospection in the Art and Architecture of Romanesque Europe (Éliane Vergnolle). — Flaminia Bardati, Hommes du roi et princes de l’Église romaine. Les cardinaux français et l’art italien (1495-1560) [Jean Guillaume]. — Juliusz A. ChroŚcicki, Mark Hengerer et Gérard Sabatier (dir.), Les funérailles princières en Europe, XVIe-XVIIIe siècle. T. 3. Le deuil, la mémoire, la politique (Julien Noblet)

Architecture religieuse. Marcel Grandjean, L’architecture religieuse en Suisse romande et dans l’ancien diocèse de Genève à la fin de l’époque gothique. Développement, sources et contextes (Séverine Pégeot). — L’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, 515-2015 (Michele Tomasi). — Yves Gallet, La cathédrale d’Évreux et l’architecture rayonnante, XIIIe-XIVe siècle (Claude Andrault-Schmitt) — Anne-Marie Sankovitch, The Church of Saint-Eustache in the Early French Renaissance (Évelyne Thomas)

Architecture civile. Lucie Gaugain, Amboise. Un château dans la ville (Pierre Garrigou Grandchamp). — Alain Salamagne (dir.), Hôtels de ville. Architecture publique à la Renaissance (Étienne Faisant). — Bénédicte Guillot (dir.), Forges médiévales et écurie de la Renaissance au château de Caen (Emmanuel Litoux)

Sculpture. Sophie Guillot de Suduiraut, Dévotion et séduction. Sculptures souabes des musées de France, vers 1460-1530 (Marion Boudon-Machuel)

Manuscrits enluminés. Éric Palazzo, Peindre c’est prier. Anthropologie de la prière chrétienne (Christian Heck)

Trésor. Nicole Cartier, Reflets d’un trésor dispersé. Le trésor du chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge, 1483-1693 (Michèle Bimbenet-Privat)

Patrimoine mobilier. Bruno François, Agnès Barruol et Isabelle Darnas (dir.), Regards sur le mobilier domestique (Madeleine Blondel)

Résumés analytiques

De Jumièges à Landévennec. Remarques sur la circulation des modèles au milieu du XIe siècle, par Éliane Vergnolle

La présence du même petit personnage assis dans un enroulement de rinceau sur un chapiteau de Notre-Dame de Jumièges, sculpté dans les années 1040, et sur un tau en ivoire de morse trouvé dans les fouilles de l’abbaye de Landévennec amène à s’interroger sur les modes de transmission des modèles, d’une région à l’autre et d’un support à l’autre. L’ornementation végétale du tau renvoie également à la sculpture de Jumièges et, au-delà, aux manuscrits normands de la première moitié du XIe siècle. Les enluminures du cartulaire de Landévennec, réalisé entre 1047 et 1053, confirment la présence en Bretagne occidentale de modèles étrangers à la culture locale, modèles toutefois réinterprétés en fonction de celle-ci. Sans doute faut-il mettre cette ouverture en relation avec l’introduction de la réforme monastique en Cornouaille, sous l’impulsion du comte Alain Canhiard (1019-1058).

Le château de Saint-Brisson-sur-Loire, fleuron du renouveau de l’architecture castrale à la fin du XIIe siècle, par Denis Hayot

Jusqu’ici très méconnu, le château de Saint-Brisson-sur-Loire constitue un édifice exceptionnel à plus d’un titre dans l’histoire de l’architecture castrale. Malgré les transformations de l’époque moderne, il conserve en effet les vestiges d’une enceinte fortifiée extrêmement massive, composée de gigantesques courtines atteignant près de 20 m de hauteur pour 4,50 m d’épaisseur, ainsi que les traces d’un programme résidentiel de grande ampleur, qui comprenait notamment une claire-voie de fenêtres ouvrant sur la Loire. Cet édifice primitif apparaît comme le résultat d’une construction parfaitement unitaire, attribuable à étienne Ier de Sancerre ou à son frère Guillaume aux Blanches Mains, dans les années 1180-1200. Par son enceinte compacte, dessinant un hexagone sub-triangulaire et régulièrement flanquée de tours circulaires et rectangulaires, il constitue donc l’un des tout premiers « châteaux géométriques », qui devaient rencontrer un si grand succès au xiiie siècle autour de l’œuvre de Philippe Auguste. Avec les châteaux contemporains de Druyes-les-Belles-Fontaines et de Brie-Comte-Robert, il montre que c’est d’abord dans la sphère non royale que s’est joué cet aspect déterminant du renouveau architectural, qui témoigne d’une nouvelle intellectualisation des monuments et de changements contextuels profonds.

Albert Gabriel et la restauration de l’Auberge de France à Rhodes, par Pierre Pinon

L’« Auberge de France », ou plus précisément l’Auberge de la langue de France à Rhodes est un édifice construit à la fin du xve siècle pour accueillir les chevaliers français. Elle était, au début du xxe siècle, en très mauvais état ; aussi l’ambassadeur de France auprès de l’Empire ottoman, Maurice Bompart, décida de l’acheter et de la donner à l’État français. Parallèlement, l’architecte Albert Gabriel, qui séjournait souvent en Orient et avait visité Rhodes, obtint une mission officielle pour la restaurer. Il en fit le relevé et commença les travaux en 1913, financés par la Direction des Beaux-Arts, alors dirigée par Paul Léon. La restauration se poursuivit au cours de trois campagnes qui eurent lieu de 1921 à 1922, de 1928 à 1932 et enfin de 1946 à 1952, dans les plus grandes difficultés, notamment durant l’occupation italienne de l’île. La restautation ne fut achevée qu’après 1952, et la mise à la retraite de A. Gabriel, par l’architecte de l’École Française d’Athènes, Youry Fomine. L’Auberge devint logiquement et finalement le siège du consulat de France à Rhodes.

English Summaries

From Jumièges to Landévennec. Remarks on the circulation of models in the mid eleventh century, by Éliane Vergnolle

The presence of the same little man seated in a rinceau on a capital at Notre-Dame de Jumièges, sculpted in the 1040s, and on a tau of morse ivory found in the excavations at Landévennec brings up questions of the means of transmission of models from one region to another and from one support to another. The vegetal ornamentation of the tau also recalls that of the sculpture at Jumièges and designs in Norman manuscripts of the first half of the eleventh century. The illuminations of the cartulary of Landévennec, made between 1047 and 1053, confirm the presence in western Brittany of models that did not belong to the local culture, but which in any case are reinterpreted through its eyes. This cultural opening up should probably be seen in relation to the introduction of monastic reform in Cornouaille under the impetus of Count Alain Canhiard (1019-1058).

The Château de Saint-Brisson-sur-Loire, crown jewel of the renewal of castle architecture at the end of the twelfth century, by Denis Hayot

Little known until now, the Château of Saint-Brisson-sur-Loire is an exceptional edifice in more ways than one in the history of castle architecture. In spite of modern transformations, it has preserved vestiges of an extremely massive exterior fortification with walls 20 meters high and 4.5 meters thick, as well as traces of a large residential program, which includes open-work windows giving onto the Loire. The original building was the result of a unified construction attributed to Etienne Ier de Sancerre or his brother Guillaume aux Blanches Mains, in the years 1180-1200. With its compact enclosure in the form of an almost triangular hexagone and regularly flanked with circular and rectangular towers, it is one of the earliest “geometric castles”, which would know great success in the 13th century in the works of Philippe Auguste. With the contemporary castles of Druyes-les –Belles-Fontaines and Brie-Comte-Robert, it shows that castles built outside the royal sphere were the first to play a determining role in the architectural renewal, attesting to a new intellectualization of the monuments and to profound contextual changes.

Albert Gabriel and the restoration of the Auberge de France on Rhodes, by Pierre Pinon

The “Auberge de France”, or more precisely the Auberge de la langue de France on Rhodes was built at the end of the 15th century as an inn for French knights. In the early 20th century it was in disrepair, and the French ambassador to the Ottoman Empire, Maurice Bompart, decided to buy it and give it to the French state. At that time, the architect Albert Gabriel, who traveled often in the East and had visited Rhodes, obtained an official mission to restore it. He made a survey of the building and began work in 1913, financed by the Direction des Beaux-Arts, which was supervised at the time by Paul Léon. The restoration advanced in three campaigns, from 1921 to 1922, from 1928 to 1932 and from 1946 to 1952, in very difficult conditions, especially during the Italian occupation of the island. It was only after 1952 and A. Gabriel’s retirement that the restoration was finished by the architect of the École Française d’Athènes, Youry Fomine. The Auberge has quite logically become the seat of the French consulate on Rhodes.

Deutsche Zusammenfassung

Von Jumièges bis Landévennec. Bemerkungen zur Übermittlung von Modellen in der Mitte des 11. Jahrhunderts, von Éliane Vergnolle

Die Präsenz der gleichen kleinen, von Ranken umrahmten und in den 1040er Jahren gemeißelten Sitzfigur auf einem Kapitell von Notre-Dame-von Jumièges und auf einem Taukreuz aus Walrosselfenbein, die bei Grabungen in der Abtei Landévennec gefunden wurde, wirft die Frage nach einem Modelltransfer zwischen verschiedenen Regionen und auf unterschiedlichen Trägern auf. Der Pflanzenschmuck des Taukreuzes weist ebenfalls auf Jumièges und darüber hinaus auf normannische Manuskripte der ersten Hälfte des 11. Jahrhunderts. Die zwischen 1047 und 1053 entstandenen Buchmalereien des Kopialbuches von Landévennec belegen die Präsenz in der Westbretagne von Modellen, die der lokalen Kultur fremd waren. Diese Modelle wurden nun neu interpretiert, allerdings unter Beibehaltung lokaler Traditionen. Zweifellos steht diese Öffnung in Zusammenhang mit der Einführung der vom Grafen Alain Canhiard (1019-1058) initiierten Klosterreform in der Provinz Cornouaille.

Die Burg von Saint-Brisson-sur-Loire, ein Paradebeispiel für eine neue Burgenarchitektur am Ende des 12. Jahrhunderts, von Denis Hayot

Auf dem Gebiet der Burgenarchitektur ist die bisher gänzlich verkannte Burg von Saint-Brisson-sur-Loire aus mehreren Gründen ein außergewöhnliches Bauwerk. In der Tat haben sich trotz moderner Veränderungen Reste einer massiven Befestigung erhalten, bestehend aus einer bis zu 20 m hohen und 4.50 m breiten Schildmauer. Weiterhin sind Spuren eines umfangreichen Wohnprogrammes vorhanden, insbesondere eine Fensterreihe zur Loire hin. Der ursprüngliche Bau präsentiert sich als Ergebnis einer vollkommen einheitlichen Anlage der Jahre 1180-1200, die Etienne I. de Sancerre oder seinem Bruder Guillaume aux Blanches Mains zugeschrieben werden kann. Ihre geschlossene Ringmauer beschreibt ein aus zwei unregelmäßigen Dreiecken bestehendes Sechseck, das an seinen Flanken mit runden und rechteckigen Türmen bewehrt ist, und stellt somit eine der ersten „geometrischen Burgen“ dar, denen im 13. Jahrhundert unter den Bauwerken des Königs Philipp-August ein so nachhaltiger Erfolg beschieden war. Zusammen mit den gleichzeitig erbauten Burgen von Druyes-les-Belles-Fontaines und Brie-Comte-Robert zeigt sie, dass diese architektonischen Neuerungen zunächst außerhalb der Krondomäne auftreten und von einer neuen Intellektualisierung des Bauens sowie von tiefgreifenden kontextuellen Veränderungen zeugen.

Albert Gabriel und die Wiederherstellung der französischen Herberge auf Rhodos, von Pierre Pinon

Die französische Herberge oder genauer die Herberge der französischen Zunge auf Rhodos wurde Ende des 15. Jahrhunderts errichtet, um die französischen Ritter aufzunehmen. Sie befand sich Anfang des 20. Jahrhunderts in einem desolaten Zustand, sodass Maurice Bompart, französischer Botschafter im osmanischen Reich beschloss, sie aufzukaufen und dem französischen Staat zu schenken. Gleichzeitig erhielt der Architekt Albert Gabriel, der sich häufig im Orient aufhielt und auch Rhodos besucht hatte, den amtlichen Auftrag, das Gebäude zu restaurieren. Er nahm Vermessungen vor und begann 1913 mit den Bauarbeiten, die vom Amt für die Schönen Künste finanziert wurden, das damals Paul Léon innehatte. Die Restaurierungsarbeiten erfolgten in drei Phasen, von 1921 bis 1922, von 1928 bis 1932 und schließlich von 1946 bis 1952, dies unter großen Schwierigkeiten, insbesondere während der italienischen Besatzung der Insel. Erst nach 1952 und der Pensionierung von A. Gabriel wurden die Restaurierungsarbeiten von Youry Fomine, einem Architekten der École Française d’Athènes, vollendet. Schließlich und folgerichtig wurde die Herberge Sitz des französischen Konsulates auf Rhodos.

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