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BM 173-1 2015

Ce numéro de varia propose trois importants articles sur le chantier royal de Saint-Pierre de Montmartre (1131-1134) et sur l’hôpital-prieuré Saint-Jacques de Bordeaux et les premiers jardins de Catherine de Médicis à Chenonceau. On y trouve également les rubriques coutumières (actualités, chronique et bibliographie).
Articles
Enrico Castelnuovo (Rome, 1929 - Turin, 2014), par Michele Tomasi
Un chantier royal : Saint-Pierre de Montmartre (1131-1134). Louis VI le Gros et l’invention du gothique, par Philippe Plagnieux
L’hôpital-prieuré Saint-Jacques de Bordeaux, par Samuel Drapeau
De part et d’autre du Cher : du parterre de Diane aux premiers jardins de Catherine de Médicis à Chenonceau, par Étienne Faisant
Actualité
Vendée. Apremont. Logis de La Tuderrière (Élodie Debierre et Alain Delaval)
Haute-Vienne. Limoges. Abbaye Saint-Martial, église abbatiale du Sauveur : sondages 2014 (Xavier Lhermite)
Chronique
Architecture religieuse médiévale. La collégiale d’Eymoutiers : relectures (Évelyne Proust)
Architecture militaire. XVIe siècle. Architecture militaire : entre Italie et Lorraine, l’étape franc-comtoise [Christiane Roussel]
Enluminure. Un livre d’Heures de « fille de roy, soeur de roy, niepce de roy » dans la seconde moitié du XVe siècle (Marie Charbonnel)
Architecture civile. XVIIe siècle. La reconstitution exemplaire d’une demeure parisienne du Grand Siècle (Étienne Faisant)
Architecture, vitrail, décors. XIXe-XXe siècle. Ne pas perdre de vue les phares (Dominique Hervier). — Signalement : vitalité des
études sur le vitrail du XXe siècle (Dominique Hervier). — Le décor de la Reconstruction dans le Calvados (Françoise Hamon)
Historiographie. La Genèse des archives d’architecture (Marie-Paule Arnauld)
Restauration, Suisse. XXIe siècle. Retouche ou réparation ? (Anne-Marie Châtelet)
Bibliographie
Histoire urbaine. Sven Schütte und Marianne Gechter (dir.), Köln : archäologische Zone Jüdisches Museum. Von der Ausgrabung zum
Museum, Kölner Archäologie zwischen Rathaus und Praetorium. Ergebnisse und Materialen 2006-2012 (Pierre Garrigou Grandchamp). — Véronique Krings et François Pugnière (éd.), Nîmes et ses antiquités, un passé présent XVIe-XIXe siècle (Marie-Luce Pujalte-Fraysse)
Architecture religieuse médiévale. Christian Sapin (dir.), Saint-étienne d’Auxerre. La seconde vie d’une cathédrale. 7 ans de recherches pluridisciplinaires et internationales (2001-2007) [Yves Gallet]. — Yves Blomme (dir.), La cathédrale saint-pierre de Saintes (Claude Andrault-Schmitt). — Jean-Marie Guillouët, O portal de Santa Maria da Vitória da Batalha e a arte europeia do seu tempo : Circulação dos artistas e das formas na Europa gótica/Le portail de Santa Maria da Victoria de Batalha et l’art européen de son temps : circulations des artistes et des formes dans l’Europe gothique (Christine Hediger)
Castellologie. Lucien Bayrou, Languedoc-Roussillon gothique. L’architecture militaire de Carcassonne à Perpignan (Denis Hayot). —
Patrice Conte (dir.), Châlucet, castrum limousin, Chevaliers, coseigneurs et mercenaires, XIIe-XVIe siècle (Denis Hayot)
Patrimoine. 1913. Genèse d’une loi sur les monuments historiques (Françoise Hamon)
Manuscrit. Nigel Morgan, Stella Panayotova, avec la collab. de Suzanne Reynolds et de Rebecca Rushforth (éd.), Illuminated
manuscripts in Cambridge. A catalogue of western book illumination in the Fitzwilliam museum and the Cambridge colleges, Part two : Italy and the Iberian peninsula ; Part four : The British Isles, t. 1, Insular and Anglo-Saxon Manuscripts, c. 700 - c. 1100 (Christian Heck)
Vitrail. Renée K. Burnam, Stained Glass before 1700 in the collection of the Philadelphia Museum of Art (Michel Hérold)
Résumés analytiques
Un chantier royal : Saint-Pierre de Montmartre (1131-1134). Louis VI le Gros et l’invention du gothique, par Philippe Plagnieux
Unique fondation religieuse directement issue du mécénat royal de Louis VI, l’abbatiale Saint-Pierre de Montmartre est également l’un des monuments où s’expérimenta la toute première architecture gothique. Cependant, notre connaissance pour cet édifice repose encore sur l’article de F. Deshoulières publié en 1913. Louis VI et son épouse Adélaïde de Savoie auraient entrepris la construction en 1133 mais le chantier n’aurait ensuite progressé que très lentement avec un changement de parti. Au contraire, le retour aux textes, la critique d’authenticité et l’analyse du parti architectural permettent de démontrer que l’abbatiale, financée par le couple royal et envisagée comme un monument mémoriel capétien, fut élevée d’un seul jet entre 1131 et 1134. Le haut vaisseau primitif avait reçu un couvrement d’ogives, mais sans qu’aucun système ne soit prévu pour contenir la forte pression au vide liée à ce mode de voûtement. Aussi, une trentaine ou une quarantaine d’années après l’édification du monument, les ogives manifestèrent-elles des signes de péril, ce qui nécessita leur dépose et leur remplacement par une charpente lambrissée.
L’hôpital-prieuré Saint-Jacques de Bordeaux, par Samuel Drapeau
L’église Saint-Jacques de Bordeaux est le dernier vestige de l’ancien hôpital-prieuré éponyme, fondé au début du xiie siècle. Une grande campagne de reconstruction au xve siècle, suivie de deux aménagements, par les Jésuites au xviie siècle et par des pères missionnaires durant le xixe siècle, donnent aujourd’hui son aspect à cet édifice oublié des études historiques et archéologiques. Le présent article propose de replacer cette église, dotée d’une étonnante clef de voûte de chœur, dans la production architecturale et sculpturale bordelaise de la seconde moitié du xve siècle. On peut également observer, à travers certains documents, comment la fondation de ce type d’établissement influence la disposition architecturale de l’ensemble. Cela souligne la mission d’accueil du pèlerin ralliant Saint-Jacques-de-Compostelle par la via turonensis, et permet surtout de rapprocher l’hôpital-prieuré d’autres fondations caritatives du sud-ouest aquitain.
De part et d’autre du Cher : du parterre de Diane aux premiers jardins de Catherine de Médicis à Chenonceau, par Étienne Faisant
L’aménagement entre 1551 et 1556 du parterre voulu par Diane de Poitiers à côté du château de Chenonceau est bien documenté depuis la publication en 1864, par l’abbé Chevalier, des comptes le concernant : une récente étude a confirmé que cet érudit n’avait négligé aucun détail pertinent dans son édition de la comptabilité conservée au château. En revanche, ce fonds d’archives n’avait livré que peu de choses sur les jardins réalisés sur l’autre rive du Cher pour Catherine de Médicis après son acquisition du domaine à la fin de 1559. La découverte de fragments des comptes des travaux, qui sont publiés en annexe, permet d’attester que l’on y travaillait en 1561-1562. Ces nouvelles données permettent en conséquence de préciser un peu la date des dessins de Du Cerceau et conduisent surtout à écarter l’attribution, souvent reprise, de ces jardins à Bernard Palissy
English summaries
The king’s works : Saint-Pierre de Montmartre (1131-1134). Louis VI le Gros and the invention of gothic, by Philippe Plagnieux
The abbey of Saint-Pierre de Montmartre, the only religious foundation directly resulting from the royal patronage of Louis VI, is also one of the monuments that expressed the early gothic style of architecture. Our knowledge of the edifice, however, is based on an article by F. Deshoulières, published in 1913. Louis VI and his wife Adélaïde de Savoie are thought to have launched the project in 1133, but the work was thought to have progressed slowly with a change of plan. On the contrary, by returning to the texts, to critical observation and an analysis of the architectural conception, one can show that the abbey, financed by the royal couple and envisaged as a Capetian memorial monument, was built in a single campaign between 1131 and 1134. The original central vessel had rib vaulting, but without any system for containing the strong pressure on the empty spaces allied with this kind of vaulting. The result was that thirty or forty years after the church was built, the ribs began to show signs of weakness, which required their dismounting and replacement by a wooden covering.
The hospital-priory of Saint-Jacques de Bordeaux, by Samuel Drapeau
The church of Saint-Jacques de Bordeaux is the last vestige of the ancient hospital-priory bearing this name, founded at the beginning of the twelfth century. An important campaign of reconstruction in the fifteenth century, followed by refurbishings by the Jesuits in the seventeenth century and missionary fathers in the nineteenth century, account for the current aspect of the building, ignored by historical and archaeological studies. The present article proposes to resituate the church, endowed with an amazing keystone in the choir, within the architectural and sculptural production in Bordeaux in the later fifteenth century. Certain documents also show how the foundation of this kind of establishment can influence the architectural disposition of others. This underscores its mission for receiving pilgrims, relaying Saint-Jacques-de-Compostelle along the via turonensis, and the relation of the hospital-priory to other charitable foundations in south-western Aquitania.
From one bank to the other on the river Cher : from the parterre of Diana to the first gardens of Catherine de Medici at Chenonceau, by étienne Faisant
The installation between 1551 and 1556 of the parterre requested by Diane de Poitiers next to the Château de Chenonceau is well documented ever since Abbé Chevalier’s publication in 1864 of the accounts. A recent study confirms that Chevalier’s edition of the accounts preserved in the château is scrupulously and pertinently detailed. Conversely, these archives say little about the gardens on the other bank of the river Cher, installed for Catherine de Medici after she acquired the domain in late 1559. The discovery of fragmentary accounts of the installation, which are published in annex, show that work was undertaken in 1561-1562. This new information sheds some light on the dating of the drawings of Du Cerceau and infirms the often cited attribution of these gardens to Bernard Palissy.
Deutsche Zusammenfassung
Eine königliche Baustelle : Saint-Pierre de Montmartre (1131-1134). Ludwig VI., genannt der Dicke und die Erfindung der Gotik, von Philippe Plagnieux
Die Abteikirche Saint-Pierre de Montmartre, die einzige religiöse Stiftung König Ludwigs VI. ist auch eines der allerersten Bauwerke, an dem mit der gotischen Architektur experimentiert wurde. Unsere Kenntnisse des Bauwerks gründen sich allerdings immer noch auf einen von F. Deshoulières im Jahre 1913 veröffentlichten Artikel, in dem es heißt, Ludwig VI. und seine Gemahlin Adelheid hätten den Bau 1133 in Angriff genommen, die Bauarbeiten seien aber nur langsam vorangekommen und hätten das ursprüngliche Projekt verändert. Im Gegensatz dazu kann aufgrund von Textanalysen, kritischen Echtheitsuntersuchungen und Studien zur Architektur bewiesen werden, dass die vom königlichen Paar finanzierte Abteikirche als dynastisches Denkmal der Kapetinger aufgefasst wurde und in einem Zug von 1131 bis 1134 errichtet wurde. Das ursprüngliche Hochschiff erhielt ein Kreuzrippengewölbe, jedoch war kein System vorgesehen, das den starken Druck aufzufangen imstande gewesen wäre, den ein solches Gewölbe ausübt. Deshalb zeigten die Gewölberippen dreißig oder vierzig Jahre nach Fertigstellung des Baues gefährliche Schäden, die ihre Niederlegung notwendig machten ; an ihrer Stelle wurde nun eine holzverkleidete Balkendecke eingezogen.
Spital und Priorei Saint-Jacques in Bordeaux, von Samuel Drapeau
Die Kirche Saint-Jacques in Bordeaux ist das einzige Relikt des ehemaligen Spitals und der ihm angeschlossenen Priorei gleichen Namens, einer Gründung des 12. Jhs. Die Wiederaufbaukampagne des 15. Jhs. sowie Veränderungen durch die Jesuiten im 17. Jh. und durch die Weißen Väter im 19. Jh. prägen das heutige Aussehen des Baues, der nie Gegenstand historischer Studien oder Bauanalysen gewesen ist. Der vorliegende Artikel möchte der Kirche, die einen verblüffenden Chorschlussstein besitzt, ihren Platz in der bordelesischen Bau- und Skulpturenproduktion der zweiten Hälfte des 15. Jhs. zuweisen. Aufgrund bestimmter Dokumente lässt sich beobachten, auf welche Weise Stiftungen solcher Einrichtungen ihre architektonische Gestalt beeinflussen, die insbesondere auf die Aufnahme der Pilger ausgerichtet war, welche auf der via turonensis nach Santiago de Compostela wanderten. Vor allem aber ist es nun möglich, Spital und Priorei mit anderen caritativen Einrichtungen im südwestlichen Aquitanien zu vergleichen.
An den Ufern des Flusses Cher. Vom Gartenparterre der Diana von Poitiers zu den Gärten der Katharina von Medici, von étienne Faisant
Seit der Veröffentlichung der Rechnungsbücher durch den Abbé Chevalier im Jahre 1864 ist der Garten neben dem Schloss Chenonceau, den Diana von Poitiers von 1551 bis 1556 anlegen ließ, gut dokumentiert. Eine neue Studie bestätigt, dass der Gelehrte in seiner Edition der im Schloss aufbewahrten Rechnungsbücher kein wichtiges Detail übergangen hatte. Dagegen sind die Archive nicht sehr ergiebig, was die am anderen Ufer des Cher für Katharina von Medici angelegten Gärten betrifft, nachdem diese Ende 1559 das Anwesen erworben hatte. Neu entdeckte und im Anhang veröffentlichte Fragmente von Rechnungen liefern nun den Beweis, dass dort 1561-1562 Arbeiten im Gange waren. Diese neuen Einblicke erlauben folglich, den Entstehungszeitpunkt der Planzeichnungen von Du Cerceau zeitlich einzugrenzen, vor allem aber die oft wiederholte Zuschreibung der Gärten zugunsten von Bernard Palissy auszuschließen.
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