BM 171-4 2013

Saint-Gilles du-Gard. Nouvelles recherches sur un monument majeur de l’art roman

Articles

Saint-Gilles-du-Gard. Nouvelles recherches sur un monument majeur de l’art roman. Avant-propos, par Andreas Hartman-Virnich

Saint-Gilles-du-Gard. L’église abbatiale et les bâtiments monastiques. Nouvelles recherches archéologiques, par Andreas Hartmann-Virnich et Heike Hansen

Cartographie géoradar de l’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, par Agathe Crespin, Gérald Vacheyroux, Michel Dabas, Andreas Hartmann-Virnich

Saint-Gilles-du-Gard. La restitution 3D : un outil au service de la réflexion archéologique, par Götz Echtenacher, Heike Hansen et Andreas Hartmann-Virnich

L’étude des mortiers de l’abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, par Bénédicte Palazzo-Bertholon

La façade de l’ancienne abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard. Recherches d’archéologie du bâti sur la construction, par Heike Hansen

Une représentation de monnaies à la façade de l’abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard, par Jérôme Bénézet

L’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard. Les vestiges architecturaux du sous-sol d’après les investigations archéologiques, par Andreas Hartmann-Virnich et al.

Les fragments de sculpture architecturale issus des fouilles du cloître de l’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, par Andreas Hartmann-Virnich et Marie-Pierre Bonetti

Saint-Gilles-du-Gard. Nouvelles recherches sur un monument majeur de l’art roman. Conclusion, par Andreas Hartman-Virnich

Saint-Gilles-du-Gard. Nouvelles recherches sur un monument majeur de l’art roman. Bibliographie

Actualité

Gironde. Bordeaux. Restauration du portail Royal de la cathédrale (Markus Schlicht)
Tarn-et-Garonne. Moissac. Découverte d’une chapelle mariale (?) dans l’abbaye, état des lieux (Estelle Bouillon et Chantal Fraïsse, Jean-Michel Garric, Patrice Georges-Zimmermann et Boris Kerampran)
Vienne. Poitiers. Une nouvelle sculpture du portail nord de l’église collégiale Saint-Hilaire-le-Grand (Delphine Galloy et Jean-Marie Guillouët)

Chronique

Archéologie. Bilan de soixante ans d’archéologie médiévale en Provence (Jean Chapelot). — L’abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres) : découverte d’un cloître du XIIe siècle (Pascale Brudy)
Architecture religieuse anglaise. Nouvelles sources de datation pour les cathédrales de Winchester et de Canterbury (Alexandra Gajewski)
Renaissance et XVIIe siècle. Signalement : La Renaissance à Nancy et en Lorraine (Dominique Hervier). — Architecture et décor de l’œuvre Notre-Dame de la cathédrale de Strasbourg : une vision renouvelée (Dominique Hervier). — La main de Jacques Lemercier au portail des Pénitents bleus de Toulouse ? (Dominique Hervier)
Sculpture et vitrail. Les portes de bronze d’Augsbourg (Bertrand Jestaz). — Autour de Sluter, deux maîtres de la sculpture bourguignonne du XVe siècle à redécouvrir (Brigitte Maurice-Chabard). — Remaniement prévu des vitraux des Dominicains de Strasbourg : en préalable, une synthèse des connaissances (Françoise Gatouillat)
Jardins en France et en Suisse. Les jardins de Beauvezeix (Puy-de-Dôme) au XVIIIe siècle : un cas tardif de jardin régulier (Dominique Hervier). — Signalement : restitution d’un jardin d’automates à la fin du XVIIIe siècle en Alsace (Dominique Hervier)

Bibliographie

Architecture. Alexandre Maral, La chapelle royale de Versailles. Le dernier grand chantier de Louis XIV (Marianne Cojannot-Le Blanc). — Patrimoine hospitalier en Bourgogne (Bernard Sonnet). — Isabelle Duhau, Pierre-Louis Laget et Claude Laroche, L’hôpital en France. Histoire et architecture (Françoise Hamon). — François Dieu et Paul Mbanzoulou (dir.), L’architecture carcérale. Des mots et des murs (Fabienne Doulat). — Claire Vignes-Dumas, coordinatrice, 1905-2000. Les édifices religieux du XXe siècle en Île-de-France. 75 lieux de culte « Patrimoine du XXe siècle » (Françoise Hamon). — Anne-Laure Juillerat, Claire Piguet et Jean-Pierre Jelmini, Dupeyrou, un homme et son hôtel (Claire Ollagnier)

Ville. Pierre Pinon, Paris détruit. Du vandalisme architectural aux grandes opérations d’urbanisme (Alexis Markovics). — Alain Barbillon et René Elter (dir.), Nancy, la ville révélée. La renaissance d’une capitale (Isabelle Chave)

Restauration et patrimoine. Florence Contenay, Benjamin Mouton, Jean-Marie Pérouse de Montclos, L’École de Chaillot. Une aventure de savoirs et de pratiques (Architecture et Patrimoine) (Marie-Paule Arnauld). — Arnaud Timbert, Restaurer et bâtir. Viollet-le-Duc en Bourgogne (Patrick Ponsot)

Peintures. Hélène Millet et Claudia Rabel avec une contribution de Bruno Mottin, La Vierge au manteau du Puy-en-Velay. Un chef-d’œuvre du gothique international (vers 1400-1410) (Rose-Marie Ferré)

Vitrail. Meredith Parsons Lillich, The Gothic Stained Glass of Reims Cathedral (Patrick Demouy)br/>

Textile religieux. Philippe Bardelot, Irène Jourd’heuil, Jean-Baptiste Lebigue, Le vestiaire liturgique de la cathédrale de Bourges. Textiles religieux des XIXe et XXe siècles (Danièle Véron-Denise)

Résumés analytiques

Saint-Gilles-du-Gard. L’église abbatiale et les bâtiments monastiques. Nouvelles recherches archéologiques, par Andreas Hartmann-Virnich et Heike Hansen
Conduites depuis 2009 dans le cadre de deux projets successifs grâce au soutien de l’Agence nationale de la Recherche, de la Deutsche Forschungsgemeinschaft, de la direction régionale des Affaires culturelles Languedoc-Roussillon et de la municipalité, les recherches archéologiques sur l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-Gilles-du-Gard, lieu de pèlerinage éponyme de la via Egidiana, la plus méridionale des grandes routes vers Saint-Jacques de Compostelle, renouvellent les connaissances sur ce monument majeur encore largement méconnu. La mise en œuvre d’un vaste programme de relevé et d’analyses pierre-à-pierre, de fouilles archéologiques et de recherches archivistiques donne lieu à une révision de la chronologie complexe, depuis les traces des premières constructions d’époque précarolingienne sur l’emplacement du futur cloître roman aux restaurations du XIXe siècle. Un dense faisceau d’indices stratigraphiques, archéométriques et numismatiques inédits confirme la date tardive de l’abbatiale actuelle, commencée au dernier tiers ou quart du XIIe siècle en détruisant, avec le tiers nord de l’espace claustral roman déjà en place, l’église du début du XIIe siècle avec laquelle elle a souvent été confondue. L’étude archéologique en cours conduit à préciser le processus constructif du vaste chantier de cette seconde église romane, perturbé dès le départ par l’instabilité des fondations et interrompu une première fois dès le début du XIIIe siècle, et à restituer une partie des bâtiments monastiques romans, altérés par une déchéance pluriséculaire. D’ores et déjà, la poursuite de l’étude du bâti, des fouilles programmées et préventives et des prospections dans l’habitat environnant augure de nouvelles découvertes dont les apports seront présentés ultérieurement. Une campagne de prospections par géoradar, répartie sur quinze zones d’une superficie totale de 1670 m2, a donné lieu à un résultat mitigé, pertinent pour le repérage de probables restes des murs-bahuts aux angles du cloître et de murs attribuables à l’ancienne aile orientale, mais non concluant pour l’identification des vestiges attendus d’édifices antérieurs sous l’abbatiale actuelle (Agathe Crespin, Gérald Vacheyroux, Michel Dabas et Andreas Hartmann-Virnich). La création d’un modèle 3D de l’abbatiale de Saint-Gilles se heurte aux irrégularités et changements au cours de la construction. La prise en compte de la forme réelle des composantes de l’édifice, qui interdit toute répétition schématique, est indispensable pour l’accompagnement de l’étude archéologique (Götz Echtenacher, Heike Hansen et Andreas Hartmann-Virnich).

La façade de l’ancienne abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard. Recherches d’archéologie du bâti sur la construction, par Heike Hansen
L’article présente un résumé actualisé de la thèse de doctorat de l’auteur, réalisée entre 1999 et 2006. L’analyse archéologique détaillée, fondée sur un relevé pierre-à-pierre exhaustif de la façade et les résultats de sondages archéologiques conduits en 2004, renouvelle l’approche de cette célèbre façade sculptée par un inventaire minutieux de particularités constructives trahissant l’adaptation progressive de l’ouvrage à une instabilité structurelle apparue dès le début du chantier. L’intégration des vestiges d’un édifice plus ancien dans les fondations de l’avant-corps central de son soubassement entraîna en effet un affaissement de la moitié sud du nouvel ouvrage, bâti à cheval sur l’ancienne aire claustrale dont la fouille archéologique du préau a mis en évidence l’instabilité structurelle du terrain. L’étude de la chronologie de la mise en œuvre, indissociable des phases du chantier de l’église elle-même, met un terme à une longue controverse sur les incohérences réelles ou supposées de l’ordonnance du frontispice qui, à l’exception de la partie centrale, s’avère intentionnelle et homogène. Celle-ci, de même que les travées attenantes de la crypte, fut en effet laissée en attente en raison des mouvements incessants dans les maçonneries, contrés en vain par des mesures compensatoires dont la nature et l’effet peuvent être mesurés avec précision sur l’édifice. Ce ne fut au plus tôt que lorsque l’on procéda au voûtement des collatéraux de l’église que le portail central fut terminé, avec l’abandon définitif d’un projet de protiro dont les structures laissées en attente et les consoles sommitales réintégrés dans la superstructure définitive laissent deviner la forme. La hiérarchisation du décor, que souligne la distribution des marbres, était donc davantage accentuée encore dans le projet initial. Les arguments archéologiques en faveur de la date tardive du monument montrent que la façade de Saint-Gilles, commencée au cours du dernier tiers, voire du dernier quart, du XIIe et terminée seulement vers le premier quart du XIIIe siècle, est contemporaine des monuments provençaux, languedociens et italiens de cette époque, ce qui contredit le rôle de précurseur qui lui avait été longtemps attribué.

Une représentation de monnaies à la façade de l’abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard, par Jérôme Bénézet L’étude des représentations de monnaies à la façade de Saint-Gilles a offert un indice chronologique inattendu en faveur d’une datation tardive du monument. Dans la scène de l’achat des aromates par les Saintes Femmes, on distingue en effet dans le numéraire entassé sur la table quatre types de monnaie représentés de manière très réaliste et correspondant à des émissions en cours dans cette région entre la seconde moitié du XIIe et la première moitié du XIIIe siècle.

L’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard. Les vestiges architecturaux du sous-sol d’après les investigations archéologiques, par Andreas Hartmann-Virnich, Loïc Buffat, Laurent Schneider, Alexandrine Legrand-Garnotel et Aurélie Masbernat-Buffat, avec la collaboration de Heike Hansen et Christian Markiewicz
L’exploration du sous-sol archéologique de l’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard n’avait été que très limitée jusqu’à présent. Depuis 2004, des sondages réalisés au pied de la façade et dans le collatéral sud de l’église, ainsi que la fouille d’une partie de l’ancienne aire claustrale, ont apporté de nouveaux éléments à la connaissance du bâti antérieur à l’époque romane. Sous le socle de la façade et au nord de celle-ci, les vestiges de murs appartenant à deux édifices orientés est-ouest et le dépôt, dans les remblais du chantier roman, de deux plaques de chancel sculptées du haut Moyen Âge attestent la présence d’édifices plus anciens. Des maçonneries laissées en place lors du creusement des fondations de la façade montrent que la construction de l’abbatiale actuelle empiéta largement sur l’ancien cloître, au-delà de la limite respectée par le bâti antérieur. À l’endroit du futur préau, un bâtiment précarolingien, installé sur d’anciens remblais, avait disparu lorsque, au Xe siècle, de grands silos de stockage furent creusés à cet emplacement. Si quelques traces suggèrent la destruction de structures maçonnées antérieures, la mise en œuvre des galeries du cloître, au XIIe siècle, et l’installation d’un cimetière, marquèrent de toute évidence un tournant radical. Retrouvés au nord, les fragments d’un important décor sculpté présentant les mêmes caractères stylistiques que celui de la façade occidentale et du chevet de l’abbatiale, permettent de supposer que la galerie septentrionale du cloître, reconstruite avec l’église, avait reçu un décor comparable. Dès avant la Révolution, l’épierrement complet des murs-bahuts jusqu’aux fondations et la transformation des colonnettes et de vestiges de monuments funéraires en chaux, scella le destin du cloître, utilisé depuis longtemps comme cimetière laïc. Ce qui restait des anciens bâtiments monastiques, désaffectés depuis la sécularisation en 1538, fut ensuite vendu comme biens nationaux.

L’étude des mortiers de l’abbaye Saint-Gilles-du-Gard, par Bénédicte Palazzo-Bertholon
L’analyse de dix-huit échantillons a permis d’identifier trois principaux types de mortier. Le premier, d’une résistance et d’une compacité remarquables, fut employé pour la mise en œuvre du chevet et de la façade de l’abbatiale romane ; le second regroupe des mortiers prélevés dans les parties tardives du transept et de la nef ; le troisième se rencontre dans les travées occidentales de la crypte. Les échantillons issus du bâtiment claustral méridional appartiennent à des liants différents de ceux identifiés pour l’abbatiale.

Les fragments de sculpture architecturale issus des fouilles du cloître de l’ancienne abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, par Andreas Hartmann-Virnich et Marie-Pierre Bonetti
Les fouilles du cloître de l’ancienne abbaye de Saint-Gilles ont livré un lot de fragments de sculptures et d’inscriptions abandonné par les démolisseurs de la fin du XVIIIe siècle dans le comblement d’une tranchée de récupération. La petite taille des pièces suggère un concassage intentionnel, probablement en vue de leur transformation en chaux vive – ce dont pourrait témoigner l’épaisse couche de cendres retrouvée dans le même contexte stratigraphique. L’ensemble se compose surtout d’éléments architecturaux provenant sans doute des arcades du cloître, notamment de la galerie nord au voisinage de laquelle ils se trouvaient. Le style des fragments sculptés confirme la chronologie relative selon laquelle cette galerie fut reconstruite alors que s’achevaient les travaux de la crypte. En revanche, il est difficile de restituer les dispositions architecturales de celle-ci. Des colonnettes géminées, cylindriques ou polygonales, devaient alterner soit avec des piliers rectangulaires, soit avec quatre colonnettes jointives, suivant un rythme et une disposition qui restent hypothétiques. Plus énigmatique est l’emplacement d’origine des rares fragments de sculpture figurée, dont le style peut également être rapproché de celui de la façade, mais aussi du portail et du cloître de Saint-Trophime d’Arles.

English summaries

Saint-Gilles-du-Gard. The abbatial church and monastic buildings. New archaeological research, by Andreas Hartmann-Virnich and Heike Hansen
Research conducted since 2009 has renewed our knowledge about the construction of the Benedictine abbey of Saint-Gilles-du-Gard. The two consecutive archaeological investigations of this major monument on the southernmost route to Santiago de Compostella, known as the via Egidiana, were subventioned by the Agence nationale de la recherche, the Deutsche Forschungsgemeinschaft, the Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon and the municipality. The first project included a stone by stone inventory and analysis, archaeological excavations, and archival research, which have revised the complex chronology, beginning with the pre-Carolingian vestiges within the Romanesque cloister and finishing with the nineteenth-century restorations. An impressive cluster of new stratigraphic, archeometric and numismatic indicators confirm the late dating of the present church, begun in the last third or quarter of the twelfth century, after the destruction of the early twelfth-century church with which it has often been confused. Also at that time, the northern third of the claustral space was already in place. The archaeological study, still underway, has clarified the construction process of the second Romanesque church, which was troubled from the beginning by the instability of the foundations and interrupted a first time in the early thirteenth century, and has reconstituted some of the Romanesque monastic buildings, which had been altered over the centuries. Further study of the building, future excavations, preventive conservation, and prospection into the surrounding habitat promises new discoveries, which will be presented in due course. A campaign of GPR (ground penetrating radar) soundings, applied to fifteen zones covering a total of 1670 m2, gave uneven results. Some of them were pertinent for localizing the probable remains of the coping walls at the angles of the cloister and the wall attributable to the former east wing, but others were inconclusive for the identification of the vestiges of earlier buildings under the actual abbatial church (Agathe Crespin, Gérald Vacheyroux, Michel Dabas and Andreas Hartmann-Virnich). The creation of a 3D model of the abbey church of Saint-Gilles confronted the difficulty of accounting for the irregularities and changes during the course of construction. As an accompaniment to the archaeological study, the model must account for the real form of each component of the edifice and avoid any schematic repetition (Götz Echtenacher, Heike Hansen and Andreas Hartmann-Virnich).

The façade of the abbey church of Saint-Gilles-du-Gard : archaeological research on the assembling of stones in its construction, by Heike Hansen
The article presents an up-dated résumé of the author’s doctoral thesis, written between 1999 and 2006. The detailed archaeological analysis, based on a stone-by-stone inventory of the façade and the results of archaeological soundings made in 2004, renew the approach to this famous monument by a close examination of details of construction that show the progressive adaptation of the building to accommodate a structural instability that appears from the beginning of the works. The integration of vestiges of an older building in the foundations of the central west-work led to the weakening of the southern half of the new construction, which was built in part on the former claustral area ; excavation of the cloister brought to light the instability of the terrain. The chronological study of the works, which were integrally linked to the phases of construction of the church itself, resolves a long-standing controversy concerning the real or supposed incoherencies in the façade which, apart from the central portion, appears intentional and homogeneous. The central portion and the related bays of the crypt were left unfinished because of constant movements in the masonry ; these were unsuccessfully treated with compensatory measures whose nature and effect on the building can be precisely gauged. The central portal was only finished, at the earliest, when the side aisles were vaulted, at which time the project of a protiro was abandoned. Its structural outlines, which were left in place, and the upper consoles, which were reintegrated in the final superstructure, give an idea of its form. The hierarchy of the decoration, emphasized by the distribution of the marble, was thus more accentuated in the original project. The archaeological arguments in favour of a late date for the monument show that the façade of Saint-Gilles, begun in the last third of the twelfth century or even in the first quarter of the thirteenth, is contemporary with buildings in Provence, Languedoc, and Italy in the same period, which contradicts its long assumed role of precursor.

A representation of coins on the facade of the abbatial church of Saint-Gillles-du-Gard, by Jérôme Bénézet
The study of the coins represented on the facade of Saint-Gilles has offered unexpected evidence in favour of a late dating of the monument. In the scene of the Holy Women buying aromatic herbs, four very realistic types of coinage can be distinguished on the table and they correspond to those struck in the region between the second half of the twelfth century and the first half of the thirteenth.

The earlier abbey church of Saint-Gilles-du-Gard. Architectural vestiges excavated beneath the floor, by Andreas Hartmann-Virnich, Loïc Buffat, Laurent Schneider, Alexandrine Legrand-Garnotel et Aurélie Masbernat-Buffat, avec la collaboration de Heike Hansen et Christian Markiewicz
The exploration of the ground under the old abbey church of Saint-Gilles-du-Gard has been very limited until now. Since 2004 soundings made at the base of the façade and in the south side aisle of the church, and excavations of part of the old claustral area have contributed new elements to our knowledge of the construction before the Romanesque period. Under the base of the façade and continuing to the north, vestiges were found of walls that belong to two earlier buildings oriented east-west, as well as a deposit of two sculpted early medieval chancel plaques buried in the Romanesque rubble filling. The masonry left in place when the foundations of the façade were laid shows that the construction of the actual abbey church encroached on the former cloister, well past the limit respected by the earlier construction. In the area of the future courtyard, a pre-Carolingian building, installed on earlier rubble filling, had disappeared when, in the tenth century, large storage silos were dug on this location. While there is evidence of the destruction of earlier masonry buildings, the erection of the cloister galleries in the twelfth century and the installation of a cemetery mark a radical turning point. In the northern part of the area, fragments of an extensive sculpted decoration were found. They present the same stylistic characteristics as the sculpture of the west façade of the abbey church, suggesting that the north gallery of the cloister was built at the same time as the latter. Before the Revolution, the complete walling up of the coping walls, down to the foundations, and the transformation of the colonnettes and remains of the funeral monuments into quick lime sealed the fate of the cloister, which was hereafter used as a cemetery for the laity. The remains of the ancient monastic buildings, disaffected since the secularisation in 1538, were sold at the time as state property.

The study of the mortar of the abbey of Saint-Gilles-du-Gard, by Bénédicte Palazzo-Bertholon
The analysis of eighteen mortar samples led to the identification of three principal types. The first, which has a remarkable resistance and compactness, was employed in the chevet and façade of the Romanesque church ; the second includes the mortars used in the late parts of the transept and nave ; the third was found in the western bays of the crypt. The samples taken from the southern parts of the cloister had binding media that were different from those identified in samples from the church.

The fragments of architectural sculpture found during the excavation of the cloister of the former abbey of Saint-Gilles-du-Gard, by Andreas Hartmann-Virnich and Marie-Pierre Bonetti
The excavation of the cloister of the former abbey of Saint-Gilles yielded several fragments of sculptures and inscriptions abandoned as trench rubble filling during the late-eighteenth-century demolition. The small size of the pieces suggests that the stones were broken up intentionally, probably for use as quick lime, as a thick layer of ash found in the same stratigraphic context seems to attest. The fragments, found in the vicinity of the north gallery, come from architectural elements that probably formed the arcades of that gallery in the cloister. The style of the sculpture indicates that that gallery was rebuilt while work on the crypt was coming to an end. It is difficult, however, to reconstruct the emplacement of the fragments. The double colonnettes, cylindrical or polygonal, must have alternated either with rectangular pillars or with four clustered colonnettes, following a rhythm and disposition that remain hypothetical. Even more enigmatic is the original emplacement of the rare figural fragments, stylistically similar to the sculpture of the façade, but also to the portal and cloister of Saint-Trophime at Arles.

Deutsche Zusammenfassung

Saint-Gilles-du-Gard. Die Abteikirche und die Klosteranlage. Neue archäologische Forschungen, von Andreas Hartmann-Virnich, Heike Hansen
Die seit 2009 im Rahmen zweier aufeinanderfolgender Projekte mit Unterstützung der Nationalagentur für Forschung (Agence nationale de la recherche), der Deutschen Forschungsgemeinschaft, des Regionalamtes für Denkmal- und Bodendenkmalpflege (Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon) und der Stadtverwaltung durchgeführten bau- und grabungsarchäologischen Forschungen zur ehemaligen Benediktinerabtei Saint-Gilles-du-Gard, einer der bedeutendsten Wallfahrtsorte auf der nach ihr benannten Via Egidiana, dem südlichsten Pilgerweg nach Santiago de Compostela, erneuern den Kenntnisstand zu der in ihrer Gesamtheit bisher kaum erforschten Klosteranlage. Durch eine umfangreiche, auf ein stein- und verformungsgerechtes Gesamtaufmaß gestützte Bauanalyse, archäologische Grabungen und begleitende archivalische Forschungen konnte die komplexe Chronologie von den Resten einer ersten, vorkarolingischen Bebauung unter dem späteren Kreuzganghof bis zu den Restaurierungen des 19. Jahrhunderts neu aufgeschlüsselt werden. Die Verknüpfung stratigraphischer Befunde mit Radiokarbondatierungen und einer numismatischen Studie der Münzdarstellungen der Fassade bestätigt die späte Zeitstellung der heutigen Abteikirche, die ab dem letzten Drittel oder Viertel des 12. Jahrhunderts anstelle des schriftlich und inschriftlich belegten Vorgängerbaus des frühen 12. Jahrhunderts, mit dem sie bisher verwechselt wurde, unter Einbeziehung der Nordgalerie des zu diesem Zeitpunkt bereits bestehenden romanischen Klosterbereichs neu errichtet wurde. Die laufenden Bauuntersuchungen zeichnen ein genaueres Bild vom Bauablauf des spätromanischen Großprojektes, das von Anbeginn an durch die Instabilität der Fundamente beeinträchtigt wurde und zu Beginn des 13. Jahrhunderts erstmalig zum Stillstand kam. Sie ermöglichen zudem eine Teilrekonstruktion der durch jahrhundertelange Vernachlässigung und Zerstörung stark verkommenen Klausurgebäude. Weitere Bauforschungen, Grabungen und Untersuchungen in den umliegenden Wohnbauten lassen schon jetzt neue Erkenntnisse erwarten, die zukünftig vorgestellt werden sollen. Teilweise unklar bleiben die Ergebnisse einer in 15 Zonen von insgesamt 1670 Quadratmeter durchgeführten Georadar-Prospektion der Gesamtanlage. Neben Mauerresten in den Eckbereichen der abgebrochenen Sockelmauern der Kreuzgangarkaden sowie im ehemaligen Ostflügel ergaben die Befunde in Krypta, Querhaus und Chor keine klaren Anhaltspunkte zu den mutmaßlichen Resten älterer Bebauung unter der heutigen Kirche (Agathe Crespin, Gérald Vacheyroux, Michel Dabas, Andreas Hartmann-Virnich). Die Erstellung eines 3D-Modells der Abteikirche von Saint-Gilles unter Einbeziehung der konstruktiven Unregelmäßigkeiten und steten Veränderungen im Bauverlauf war ein wichtiges Anliegen des Projekts. Die teils aufwendige Erfassung der exakten Form und Abmessungen der einzelnen Bauteile, die jegliche schematisierende Wiederholung verhindert, ist zugleich Vorbedingung für einen sinnvollen Einsatz im Rahmen der bauforscherischen Studien (Götz Echtenacher, Heike Hansen et Andreas Hartmann-Virnich).

Die Westfassade der ehemaligen Abteikirche Saint-Gilles-du-Gard. Bauforscherische Untersuchungen zur Entstehungsgeschichte, von Heike Hansen
Der Aufsatz bietet eine aktualisierte Zusammenfassung der von 1999 bis 2006 durchgeführten Bauforschungen der Autorin im Rahmen ihrer Dissertation. Die detaillierten, auf einem vollständigen stein- und verformungsgerechten Handaufmaß der Fassade fußenden bauarchäologische Analysen und die Ergebnisse der 2004 durchgeführten Sondagen erneuern den Kenntnisstand zu dem

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