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BM 168-2 2010
Varia

VARIA
Ce numéro de varia comporte, outre les traditionnelles rubriques (actualités, chronique et bibliographie), un hommage à Léon Pressouyre par ses anciens élèves, un article de Pierre-Yves Le Pogam sur " Le tombeau de Philippe Dagobert : un monument royal chez les moines blancs" et un article de Marie-Luce Pujalte-Fraysse sur "Nîmes à la fin du XVIIIe siècle : une ville éprise de son histoire. Le projet de Jean-Arnaud Raymond, architecte des États de Languedoc".
TABLE DES MATIÈRES
ARTICLES
Hommage à Léon Pressouyre, par François Blary et alii
Le tombeau de Philippe-Dagobert : un monument royal chez les moines blancs, par Pierre-Yves Le Pogam
Nîmes à la fin du XVIIIe siècle : une ville éprise de son histoire. Le projet de Jean-Arnaud Raymond, architecte des États de
Languedoc, par Marie-Luce Pujalte-Fraysse
MÉLANGES
Habitat byzantin en Cappadoce aux Xe et XIe siècles, par Pierre Garrigou Grandchamp
ACTUALITÉ
Côte-d’Or. Flavigny-sur-Ozerain. Façades de la Maison des Baillis, XIIIe siècle (Vanessa Hontcharenko)
Haute-Vienne. Royères. Église, découverte de peintures murales (Claude Andrault-Schmitt)
Loire-Atlantique. Nantes. L’Hôtellerie des Jacobins (Nicolas Faucherre avec la collaboration de Victor Lopez). — Nantes.
Le manoir de Bouvet, entre campagne noble et ville bourgeoise (Sitâ André et Stéphane Seguin). — Nantes. Le logis dit « la Psalette »,
un édifice méconnu et remarquable du XVe siècle (Yannick Le Digol et Jean-Jacques Rioult). — Nantes. Le manoir de La Tousche
et l’hygiène au logis (Nicolas Faucherre)
CHRONIQUE
Architecture romane. Éclairages nouveaux sur l’architecture religieuse au temps d’Oliba (Christian Gensbeitel). — L’église de
Croute : inachèvement ou destruction ? (Laurence Cabrero-Ravel)
Technique de construction, XIVe siècle. Des planchers médiévaux provençaux de conception avancée (Jean-Yves Hunot)
Architecture civile, XVIIe-XIXe siècle. Le contexte italien de la Ménagerie de Vincennes (Bertrand Jestaz). — Ingénieur et architecte
en Picardie au mitan du siècle des Lumières : les aléas d’une double carrière (Jean-François Belhoste). — Architecture municipale
en Alsace dans le deuxième quart du XIXe siècle (Françoise Boudon)
Échanges et circulation, XIIe-XIXe siècle. Un indice nouveau d’exportation des sculptures à l’époque romane aux Pays-Bas (Thomas Coomans). — Circulation des modèles architecturaux entre les loges de Strasbourg et de Vienne (Étienne Hamon). — Pierres de France et marbres d’Italie : la circulation des matériaux du Moyen Âge au XIXe siècle (Dominique Hervier et Pascal Julien)
Objets mobiliers et immeubles par destination, XIe-XXe siècle. Un support de luminaire à la cathédrale du Puy-en-Velay
(Laurence Cabrero-Ravel). — Le « bac de pierre » de la cathédrale d’Amiens : nouvelles interprétations (Martine Plouvier). —
La cheminée monumentale de Campen (Pays-Bas) [Thierry Allain]. — Vitrail et innovations techniques dans l’entre-deux-guerres
(Laurence de Finance)
BIBLIOGRAPHIE
Architecture. Claude Andrault-Schmitt (dir.), Saint-Martial de Limoges. Ambition politique et production culturelle (Xe-XIIIe siècle)
(Christian Gensbeitel). — Isabelle Isnard, L’abbatiale de la Trinité de Vendôme (Yves Gallet). — Joseph Decaëns et
Adrien Dubois (dir.), Le château de Caen. Mille ans d’une forteresse dans la ville (Jean Mesqui). — Yves Pauwels, Aux marges
de la règle. Essai sur les ordres d’architecture à la Renaissance (Myra Nan Rosenfeld). — Daniel Rabreau, Apollon dans la ville.
Essai sur le théâtre et l’urbanisme à l’époque des Lumières (Sophie Descat). — Manolita Fréret-Filippi, Camille Albert, une
architecture entre éclectisme, historicisme et régionalisme (Alexis Markovics). — Nabila Oulebsir et Mercedes Volait (dir.),
L’Orientalisme architectural, entre imaginaires et savoirs (Isabelle Flour). — Michel Lheure, Le transept de la Rome antique à
Vatican II. Architecture et liturgie (Arnaud Timbert). — Dominique Hervier (dir.), André Malraux et l’architecture (Françoise Hamon). — Jacques Guillerme, L’Art du projet. Histoire, technique, architecture (Antoine Picon).
RÉSUMÉS ANALYTIQUES
Le tombeau de Philippe Dagobert : un monument royal chez les moines blancs, par Pierre-Yves Le Pogam
Le tombeau de Philippe (dit Dagobert), frère cadet de saint Louis et mort vraisemblablement en 1234, représente une étape importante dans la constitution du tombeau sculpté classique du Moyen Âge central. On y trouve en effet rassemblés, probablement pour la première fois, tous ses éléments caractéristiques : un gisant, accompagné d’anges à la tête et d’un lion aux pieds ; un coffre évoquant un sarcophage antique pour porter le gisant ; un décor de pleurants sur le coffre ou, plus exactement, de participants à la cérémonie funéraire, au ciel comme sur la terre, puisque des anges alternent avec des moines cisterciens – le tombeau ayant été érigé dans l’église abbatiale de Royaumont, fondation royale consacrée en 1235, donc précisément au moment de la réalisation du tombeau. Enfin, une polychromie somptueuse et des médaillons de verre rehaussaient l’ensemble du tombeau. Tout cela peut paraître contradictoire avec l’idéal d’austérité de l’ordre cistercien, auquel appartenait Royaumont, mais l’origine royale de la commande explique ce paradoxe.
Nîmes à la fin du XVIIIe siècle : une ville éprise de son histoire. Le projet de Jean-Arnaud Raymond, architecte des États de Languedoc, par Marie-Luce Pujalte-Fraysse
En 1785, l’intendant de Languedoc, Ballainvilliers confiait à l’architecte des États, Jean-Arnaud Raymond la mission de moderniser la ville de Nîmes dans une opération d’embellissement et de mise en valeur des antiques sans précédent. Si la ville de Raymond conciliait esthétique et édilité selon la tradition édilitaire de l’Ancien Régime, elle était aussi l’illustration de la nouvelle orientation de l’art au service de la patrie. Avec le dégagement des antiques et l’ouverture de bâtiments civiques, Raymond signait une œuvre originale qui donnait une nouvelle légitimité à la cité nîmoise en s’appuyant sur son passé prestigieux et en accordant à l’art monumental un rôle éducatif. Il n’est donc pas étonnant que le néo-palladien convaincu qu’était Raymond ait imaginé un tel programme de glorification autour de la grandeur antique et du fort symbolisme que celle-ci revêt dans le contexte agité à la veille de la Révolution.
ENGLISH SUMMARIES
(Traduction Patricia Stirnemann)
The tomb of Philippe Dagobert : a royal monument for the white monks, by Pierre-Yves Le Pogam
The tomb of Philippe (called Dagobert), the younger brother of Saint Louis who died probably in 1234, represents an important stage in the constitution of the classic sculpted tomb during the central Middle Ages. All the characteristic elements are brought together here, apparently for the first time : a gisant with angels around the head and a lion at the feet ; a coffin, evoking an antique sarcophagus, bearing the gisant ; mourners on the coffin, or more exactly, the participants of the funeral ceremony, in heaven and on earth, since the angels alternate with Cistercian monks. The tomb was set up in the abbatial church of Royaumont, a royal foundation consecrated in 1235, and thus coinciding precisely with the making of the tomb. A sumptuous polychromy and glass medallions complete the decoration of the tomb. All this may seem contradictory with the austerity of the Cistercian order, of which Royaumont was a daughter house, but the royal origin of the commission explains the paradox.
Nîmes at the end of the eighteenth century : a city enamoured of its History. The project of Jean-Arnaud Raymond, architect for the States of Languedoc, by Marie-Luce Pujalte-Fraysse
In 1785 the administrator of Languedoc, Ballainvilliers, entrusted to the architect of the States, Jean-Arnaud Raymond, the task of modernizing the city of Nîmes in a campaign of beautification and development of its antiquities that was without precedent. If the city of Raymond reconciled æsthetics with ædility, in the ædilitian tradition of the Ancien Régime, it was also the illustration of a new orientation of art in the service of the country. With the clearing out of spaces around antiquities and the opening of new civic buildings, Raymond put his name to an original creation that gave the city a new legitimacy by stressing its prestigious past and assigning an educational role to monumental art. It is not surprising that this dedicated Neo-Palladian should have imagined such a programme of glorification of classical grandeur, with its strong attendant symbolism, in the troubled atmosphere of the years preceding the Revolution.
DEUTSCHE ZUSAMMENFASSUNG
Das Grabmal von Philippe Dagobert, ein königliches Denkmal bei den weißen Mönchen, von Pierre-Yves Le Pogam
Die Tumba des jüngsten, wahrscheinlich 1234 verstorbenen Bruders von Ludwig dem Heiligen, Philippe, genannt Dagobert, stellt eine wichtige Etappe in der Entwicklung des klassischen hochmittelalterlichen Steinmetzgrabmals dar. Tatsächlich sind zum vermutlich ersten Mal hier alle ihre charakteristischen Merkmale vereint : eine Liegefigur, deren Haupt von Engeln umgeben ist und zu deren Füßen ein Löwe ruht ; ein Unterbau, der an einen antiken Sarkophag erinnert und der die Liegefigur trägt ; Klagefiguren am Unterbau, oder genauer, himmlische als auch irdische Figuren, die an der Bestattungszeremonie teilnehmen, wechseln doch Engel mit Zisterziensermönchen ab. In der Tat wurde das Grabmal in der 1235 geweihten königlichen Stiftkirche von Royaumont aufgestellt, also exakt zur Zeit seiner Entstehung. Eine prachtvolle Polychromie sowie Glasmedaillons steigerten noch die Wirkung des Grabmonumentes. All das mag dem Ideal der Einfachheit des Zisterzienserordens, dem Royaumont ja angehörte, widersprechen, doch erklärt sich dieses Paradoxon dadurch, dass es sich um eine königliche Auftragsarbeit handelte.
Nîmes begeisterte sich am Ende des 18. Jahrhunderts für seine Stadtgeschichte. Das Projekt des Arnaud Raymond, Architekt der Landstände des Languedoc, von Marie-Luce Pujalte-Fraysse.
Der Intendant des Languedoc, Ballainvilliers, beauftragte 1785 Jean-Arnaud Raymond, Architekt der Landstände mit der Modernisierung und der Verschönerung der Stadt Nîmes, wobei die antiken Bauwerke wie nie zuvor zur Geltung gebracht werden sollten. Zwar vereinte Raymond Ästhetik und Ädilität in der althergebrachten Tradition des Ancien Régime, doch veranschaulichte sein Werk auch eine neue Ausrichtung der Kunst im Dienst des Vaterlandes. Raymond setzte die antiken Bauwerke frei und schuf neue öffentliche Gebäude. Mit seinem sehr persönlichen Werk verlieh er der Stadt Nîmes eine neue Legitimierung, indem er auf die ruhmvolle Vergangenheit Bezug nahm und der Architektur eine pädagogische Funktion zuwies. Und es überrascht keineswegs, dass Raymond, als überzeugter Verfechter des Neopalladianismus, den ruhmreichen und symbolträchtigen Charakter der Antike in einer unruhigen, vorrevolutionären Zeit ersonnen hatte.
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