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BM 169-3 2011
L’hôtel de Massas à Toulouse, l’hôtel d’Astry sur l’ile Saint-Louis et le maître-autel de la cathédrale de Bayeux

Ce numéro du Bulletin monumental est un numéro de varia qui, outre les rubriques habituelles (actualités, chronique, bibliographie), présente trois articles essentiels sur ce qu’une découverte bibliographique peut apporter à la connaissance de l’hôtel dit de Massas à Toulouse, sur Le Vau et l’hôtel d’Astry dans l’île Saint-Louis et, enfin, sur le maitre-autel de la cathédrale de Bayeux. Vous trouverez ci-joint un bon de commande pour ce volume.
Articles
En marge de l’Extraordinario Libro de Serlio, un projet pour l’hôtel dit de Massas à Toulouse : Dominique Bachelier delineavit ? par Xavier Pagazani
L’hôtel d’Astry sur l’île Saint-Louis : Le Vau et les paradoxes de la lecture de Palladio à Paris au XVIIe siècle, par Alexandre Cojannot
Le maître-autel de la cathédrale de Bayeux : une œuvre de Jacques Adam et Philippe Caffieri, par Flore Collette
Actualité
LOT.CAHORS. Deux maisons à façades en pan de bois du XIIIe siècle (Cécile Fock-Chow-Tho) ;
SEINE-MARITIME.DIEPPE. Inventaire et étude de caves des XIIIe-XIVe siècles (Dominique Pitte et Christel Rougée) ;
BELGIQUE. BIERBEEK (Brabant flamand). Mise en contexte de l’église romane Saint-Hilaire à partir de la datation dendrochronologique de sa charpente (Thomas Coomans).
Chronique
Architecture religieuse. Antiquité tardive et Moyen Âge. Sanctuaires et liturgie du IVe au XIIe siècle (Brigitte Boissavit-Camus). — Pratiques architecturales et science mathématique au XIIe siècle à Notre-Dame de Paris (Yves Gallet)
Architecture castrale. L’enceinte nord-ouest du château de Caen (Jean Mesqui)
Sculpture et iconographie XIe-XIVe siècle. Une nouvelle source d’interprétation pour le portail sud de la cathédrale de Strasbourg (Iliana Kasarska). — L’art antique et le maître du transept sud de la cathédrale de Strasbourg (Iliana Kasarska). — Bourbon-L’Archambault : de nouveaux éléments sculptés en provenance des Saintes-Chapelles (Anne Adrian)
Retour aux sources. Bible et parchemin. Bibles « atlantes » et réforme ecclésiastique du XIe siècle (Guy Lobrichon). — Retour sur l’énigme du « parchemin de Montpellier » (Sophie Jugie)
Histoire urbaine et restaurations architecturales. XIXe siècle.
Entre ingénieurs des Ponts et Chaussées et Conseil des bâtiments civils : Pontivy-Napoléonville, ou les aléas d’un projet urbain (Dominique Hervier). — Saint-Germain-en-Laye, restaurations du XIXe siècle (Françoise Bercé)
Art sacré et architecture. XXe siècle. Art sacré de la première moitié du XXe siècle : nouvelles sources (Dominique Hervier)
Bibliographie
Architecture médiévale. Arnaud Timbert, Vézelay. Le chevet de la Madeleine et le premier gothique bourguignon (Andreas Hartmann-Virnich). — Thomas Coomans et Anna Bergmans (éd.), In zuiverheid leven. Het Sint-Agnesbeginhof van Sint-Truiden : het hof, de kerk, de muurschilderingen (Panayota Volti)
Matériaux de construction. Danièle James-Raoul et Claude Thomasset (dir.), La pierre dans le monde médiéval (Éliane Vergnolle). — François Blary, Jean-Pierre Gély et Jacqueline Lorenz (dir.), Pierres du patrimoine européen. Économie de la pierre de l’Antiquité à la fin des Temps Modernes (Éliane Vergnolle). — Olivier Dugué, Laurent Dujardin, Pascal Leroux, Xavier Savary, La pierre de Caen. Des dinosaures aux cathédrales (Éliane Vergnolle). — Pascale Chardron-Picault, Jacqueline Lorenz, Pierre Rat et Gilles Sauron (dir.), Les roches décoratives dans l’architecture antique et du Haut Moyen Âge (Éliane Vergnolle). — Clotilde Dauphant et Vanessa Obry (dir.), Rêves de pierre et de bois. Imaginer la construction au Moyen Âge (Éliane Vergnolle). — Arnaud Coutelas (dir.), Le mortier de chaux (Brigitte Boissavit-Camus). — Jean Chapelot, Odette Chapelot et Bénédicte Rieth (éd.), Terres cuites architecturales médiévales et modernes en Île-de-France et dans les régions voisines (Yves Henigfeld). — David Houbrechts, Le logis en pan-de-bois dans les villes du bassin de la Meuse moyenne (1450-1650) (Pierre Garrigou Grandchamp)
Architectes . Jean Guillaume, (dir.) avec la collab. de Peter Fuhring, Jacques Androuet du Cerceau « un des plus grands architectes qui se soient jamais trouvés en France » (Bertrand Jestaz). — Françoise Boudon et Claude Mignot, Jacques Androuet du Cerceau. Les dessins des plus excellents bâtiments de France (Bertrand Jestaz). — Percier et Fontaine, Palais de Rome. Palais, maisons, et autres édifices modernes dessinés à Rome (Pierre Pinon)
Histoire des villes. Jean Catalo et Quitterie Cazes (dir.), Toulouse au Moyen Âge. 1000 ans d’histoire urbaine ; Sandrine Lavaud et Ezéchiel Jean-Courret (éd.), Atlas historique des villes de France. Bordeaux ; Sandrine Lavaud (dir.), Léo Drouyn et Bordeaux (Pierre Garrigou Grandchamp)
Résumés analytiques
En marge de l’Extraordinario Libro de Serlio, un projet pour l’hôtel dit de Massas à Toulouse : Dominique Bachelier delineavit ? par Xavier PAGAZANI
En France au XVIe siècle, l’auteur d’une œuvre architecturale ne bénéficie pas d’un statut ou d’un prestige tels que son œuvre graphique mériterait une attention particulière. Partant, peu d’esquisses et de dessins d’architectes de cette époque nous sont parvenus. La découverte d’un tel document est donc toujours un événement. La bibliothèque de l’INHA-Collections Doucet conserve un exemplaire de l’Extraordinario Libro de Sebastiano Serlio (Lyon, 1551), qui a la particularité de présenter plusieurs dessins à l’encre dans ses marges et aux versos blancs de ses folios : parmi ces tracés, les esquisses approfondies d’une fenêtre laissent penser qu’il s’agit là de l’œuvre d’un architecte. Les fenêtres de l’hôtel dit de Massas à Toulouse (situé au 29, rue de la Dalbade) ont été assurément réalisées à partir des esquisses. L’analyse comparée de l’architecture de cet hôtel, des esquisses et de l’architecture toulousaine du XVIe siècle permet de proposer une attribution : Dominique Bachelier serait l’architecte de l’hôtel de Massas et l’auteur des dessins tracés dans le livre de Serlio. L’exemplaire annoté de l’Extraordinario Libro nous donnerait ainsi à voir deux aspects intimes du travail d’un architecte de la seconde moitié du XVIe siècle : l’utilisation matérielle du livre de Serlio comme fondement d’un processus créateur et, dans les espaces vierges du papier, le déploiement spatial et temporel d’une invention architecturale.
L’hôtel d’Astry sur l’île Saint-Louis : Le Vau et les paradoxes de la lecture de Palladio à Paris au xviie siècle, par Alexandre COJANNOT
L’hôtel construit pour Thomas de Comans, sieur d’Astry, entre 1644 et 1647, sur l’île Saint-Louis (aujourd’hui 18, quai de Béthune) constitue un cas exemplaire, mais mal connu, des mutations de l’architecture parisienne sous la régence d’Anne d’Autriche. L’analyse d’un toisé de plâtrerie de 1647-1648 et l’étude des importants vestiges en place permet la restitution des dispositions originelles de cette demeure qui fut sans doute le premier véritable hôtel particulier à corps de logis double sur rue, avec une entrée cochère en passage-vestibule et une grande cour ordonnancée à l’arrière. Désormais attribuable à Louis Le Vau, l’invention de ce type nouveau dans l’architecture domestique parisienne conduit aussi à s’interroger sur les modèles théoriques qui ont pu présider à son élaboration. Différents indices, repérables dans la distribution générale de l’édifice, dans la morphologie des ordres et dans la composition de l’ordonnance colossale sur cour désignent les Quattro libri dell’architettura d’Andrea Palladio comme une référence prégnante pour Le Vau et font de l’hôtel d’Astry un témoin précoce et remarquable de l’intérêt nouveau porté par les architectes français du milieu du XVIIe siècle à l’œuvre du Vicentin.
Le maître-autel de la cathédrale de Bayeux : une œuvre de Jacques Adam et Philippe Caffieri, par Flore COLLETTE
Des transcriptions inédites d’archives par des érudits des XIXe et XXe siècles nous ont permis de préciser l’histoire du maître-autel de la cathédrale de Bayeux, du XVe siècle à nos jours. Nous avons notamment retrouvé les marchés concernant le maître-autel actuel qui compte parmi les premiers ensembles néo-classiques de Basse-Normandie. Il a été commandé au célèbre bronzier Philippe Caffieri et à Jacques Adam, un sculpteur de l’Académie de Saint-Luc de Paris, sans lien avec la famille nancéienne. La garniture d’autel de bronze doré, formée d’un crucifix et de six chandeliers, est d’une grande qualité plastique. Elle constitue en outre un témoignage unique sur le décor du maître-autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, livré en 1760 par Philippe Caffieri, fondu à la Révolution, dont aucune représentation gravée ou dessinée n’était connue mais que le bronzier a reproduite à Bayeux d’après son contrat.
Résumés en langue anglaise (traduction de Patricia Stirnemann)
In the margins of the Extraordinario Libro by Serlio, a project for the so-called Massas Hotel in Toulouse : Dominique Bachelier delineavit ? by Xavier PAGAZANI
In sixteenth-century France the author of an architectural work did not have the status or prestige such that his graphic work would merit particular attention. Thus few drawings or sketches by architects of that period have come down to us. The discovery of such a document is therefore always an event. The library of the INHA-Collections Doucet (Paris) has a copy of the Extraordinario Libro by Sebastiano Serlio (Lyon, 1551), which presents in its margins and on blank versos several ink drawings, among which are the developed sketches of a window that suggest the work of an architect. A comparison of the architecture of the hotel, the sketches, and architecture in Toulouse in the sixteenth century lays the ground for an attribution : Dominique Bachelier would be the architect of the Massas Hotel and author of the drawings in the book of Serlio. The annotated copy of the Extraordinario Libro unveils two intimate aspects of the work of an architect in the second half of the sixteenth century : the material use of the book of Serlio in the creative process, and in the empty spaces, the spatial and temporal deployment of an architectural invention.
The Hôtel d’Astry on the Ile Saint-Louis : Le Vau and paradoxes in the reading of Palladio in Paris in the seventeenth century, by Alexandre COJANNOT
The residence built by Thomas de Comans, sieur d’Astry between 1644 and 1647 on the Ile Saint-Louis (today 18 quai de Béthune) is a fine but little known example of the changes in Parisian architecture during the regency of Anne of Austria. The analysis of two meters of ornamental plasterwork dating from 1647-1648 and the study of important vestiges that remain in place help in establishing the original disposition of the dwelling, which was probably the first truly private residence with two main buildings facing the street, a carriage entrance and vestibule passage, and a large well-arranged court behind. Attributed to Louis Le Vau, the invention of this type of domestic Parisian architecture raises the question of the theoretical models that inspired its elaboration. Various indicators in the general distribution of the building, in the morphology of the orders, and the composition of the colossal ordering of the court point to the Quattro libri dell’architettura by Andrea Palladio as an anticipatory reference for Le Vau, which makes the Hôtel d’Astry a precocious and remarkable witness to the new interest shown for Palladio’s work by mid-seventeenth-century French architects.
The main altar in the Cathedral of Bayeux : a work by Jacques Adam and Philippe Caffieri, by Flore COLLETTE
Unpublished archival transcriptions by scholars in the nineteenth and twentieth centuries shed light on the history of the main altar in the Cathedral of Bayeux from the fifteenth century to the present. The original contracts have been found concerning the altar, which is one of the first neo-classical ensembles in Basse-Normandie. It was ordered from the famous bronze sculptor Philippe Caffieri and from Jacques Adam, a sculptor from the Académie de Saint-Luc in Paris, who is unrelated to the family in Nancy. The gilt-bronze altar is dressed with a crucifix and six candelabra of high quality. It is, moreover, a unique witness to the décor of the main altar in the Cathedral of Notre Dame in Paris, delivered in 1760 by Philippe Caffieri. There is no known engraving or drawing of these furnishings, which were melted down at the Revolution, but according to the contract, the sculptor reproduced them at Bayeux.
Résumés en langue allemande (traduction par Pierre Steimer)
Ein Architekturprojekt für ein Stadtpalais in Toulouse, das Hôtel dit de Massas, in Form von Randzeichnungen in einem Exemplar von Serlios Extraordinario Libro : Dominique Bachelier delineavit ? Von Xavier PAGAZANI
Im 16. Jahrhundert waren die soziale Stellung oder das Prestige eines französischen Architekten nicht so bedeutend, dass seinem zeichnerischen Werk eine besondere Aufmerksamkeit geschenkt wurde. Deshalb sind nur wenige Skizzen und Architekturzeichnungen überliefert. Es ist also immer ein Ereignis, wenn ein solches Dokument entdeckt wird. Die Bibliothek INHA-Collections Doucet besitzt ein Exemplar des Extraordinario Libro von Sabastiano Serlio (Lyon 1551). Das Besondere daran sind Tintenzeichnungen am Textrand und auf den weißen Rückseiten der Folien. Unter den Rissen befinden sich detaillierte Skizzen eines Fensters, die vermuten lassen, das es sich um das Werk eines Architekten handelt. Die Fenster des Hôtel dit de Massas in Toulouse (in der rue de la Dalbade Nr. 29) wurden nach genau diesen Skizzen geschaffen. Die Vergleichsanalyse der Architektur dieses Stadtpalais’, der Skizzen und der tolosanischen Architektur des 16. Jhds. lassen eine Zuschreibung zu : danach wäre Dominique Bachelier der Architekt des Hôtel de Massas und der Zeichner in Serlios Buch. Das mit Randnotizen versehene Exemplar des Extraordinario Libro gäbe uns also Einblicke in zwei intime Arbeitsweisen eines Architekten der zweiten Hälfte des 16. Jhds. : in den Rückgriff auf Serlios Buch als Grundlage eines schöpferischen Prozesses und, auf den weißen Blättern, die räumliche und zeitliche Zurschaustellung einer Architekturerfindung.
Das Hôtel d’Astry auf der Insel Saint-Louis : Le Vau und seine paradoxe Palladiorezeption im Paris des 17. Jhds., von Alexandre COJANNOT
Das zwischen 1644 und 1647 von Thomas de Comans, dem Herrn von Astry erbaute Stadtpalais auf der Insel Saint-Louis (heute am Quai de Béthune Nr 18) steht, obwohl relativ unbekannt, beispielhaft für die Umwälzungen in der Pariser Architektur zur Zeit der Regentschaft Annas von Österreich. Die Analyse eines Kostenvoranschlags für Gipsarbeiten von 1647-1648 und die Untersuchungen der noch erhaltenen Bausubstanz machen es möglich, die originale Raumverteilung des Wohnsitzes zu rekonstruieren, bei dem es sich zweifellos um das erste wirkliche private Stadtpalais handelt : straßenseitig befindet sich der doppelte Hauptbau mit Toreinfahrt, dahinter die Empfangshalle und ein großer Hinterhof. Die Erfindung dieses neuen Typus der Pariser Wohnarchitektur, die nunmehr Le Vau zugeschrieben werden kann, wirft auch die Frage nach den theoretischen Modellen auf, die bei ihrer Erarbeitung Pate gestanden haben mögen. Verschiedene prägnante Indizien, wie die allgemeine Raumverteilung, die Gestaltung der Architekturordnungen und die Kolossalordnung auf der Hofseite, verweisen auf die Quattro libri dell’architettura von Andrea Palladio als Referenz für Le Vau. Damit legt das Stadtpalais von Astry ein frühes und bemerkenswertes Zeugnis ab für das neue Interesse, das die französischen Architekten in der Mitte des 17. Jhds. dem Werk des Meisters aus Vicenza entgegengebracht haben.
Der Hochaltar der Kathedrale von Bayeux, ein Werk von Jacques Adam und Philippe Caffieri, von Flore COLLETTE
Unveröffentlichte Abschriften von Archiven durch Gelehrte des 19. und 20. Jhds. haben es uns ermöglicht, die Geschichte des Hochaltars der Kathedrale von Bayeux, vom 15. Jhd. bis heute genauer zu bestimmen. Insbesondere haben wir Dokumente über die Auftragsvergabe den Hochaltar betreffend gefunden, der zu den ersten klassizistischen Altaranlagen der unteren Normandie zählt. Aufträge ergingen an den berühmten Bronzegießer Philippe Caffieri und an den Bildhauer der Pariser Lukas-Akademie, Jacques Adam, der jedoch nicht mit der gleichnamigen Familie aus Nancy verwandt ist. Die plastisch vorzügliche Altarausstattung besteht aus einem Kruzifix und sechs Kandelabern aus vergoldeter Bronze. Darüber hinaus stellt sie ein einmaliges Zeugnis für den Hochaltar der Kathedrale Notre-Dame von Paris dar, der 1760 von Philippe Caffieri übergeben, während der Revolution jedoch eingeschmolzen worden war. Weder Stiche noch Zeichnungen davon sind bekannt, aber laut Vertrag hat der Bronzegießer den Pariser Altar in Bayeux nachgebildet.
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