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BM 167-3 2009
L’Allemagne gothique I
L’ALLEMAGNE GOTHIQUE I. - ARCHITECTURE CIVILE.
ARTICLES
L’architecture castrale en Allemagne du XIIIe au début du XVIe siècle, par Thomas Biller et Christofer Herrmann
La maison de l’époque gothique en Allemagne, sous la direction d’Ulrich Klein et Pierre Garrigou Grandchamp
La maison urbaine de l’Allemagne gothique. Introduction à l’état de la recherche, par Ulrich Klein
I. Le Sud-Est de l’Allemagne, Konrad Bedal
II. Le Sud-Ouest de l’Allemagne, Michael Goer
III. L’Allemagne centrale, Ulrich Klein
IV. L’ouest de l’Allemagne, Klaus Freckmann
V. L’Allemagne du Nord, Jens-Christian Holst
ACTUALITÉ
Haute-Vienne. Un émail peint à l’iconographie exceptionnelle de l’ancienne collection Texier (Limoges) (Frédéric Tixier)
CHRONIQUE
Architecture religieuse médiévale. Un ultime vestige de l’an mil : la salle du trésor de l’abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire (Christian
Gensbeitel). — La nef de la cathédrale de Strasbourg : une fois encore ! (Peter Kurmann)
Histoire. Nouveaux éléments sur l’histoire du musée des thermes et de l’hôtel de Cluny à l’occasion des récentes restaurations
(Michel Huynh)
Iconographie. Le cycle de la vie de sainte Catherine de la chapelle Albornoz en l’église Saint-François d’Assise (Yves Christe)
Une revue régionale lauréate du Prix SFA de la Presse du patrimoine : Midi-Pyrénées Patrimoine (Dominique Hervier)
Divers. Véronique Gazeau, Normannia monastica, t. 1 : Princes normands et abbés bénédictins (Xe-XIIe siècle) ; t. 2 : Prosopographie des abbés bénédictins (Xe-XIIe siècle) (Y. Gallet). — Antonio Brucculeri, Du dessein historique à l’action publique. Louis Hautecoeur et
l’architecture classique en France (Michela Passini). — Kathy M. Krause et Alison Stones (éd.), Gautier de Coinci. Miracles, Music,
and Manuscripts (Christian Heck). — Thomas Coomans et Jan De Maeyer (éd.), Renaissance de l’enluminure médiévale.
Manuscrits et enluminures belges du XIXe siècle et leur contexte européen (Marie-Claude Chaudonneret)
RÉSUMÉS ANALYTIQUES
L’architecture castrale en Allemagne du XIIIe au début du XVIe siècle, par Thomas Biller et Christofer Herrmann
Tenter une synthèse de l’architecture castrale gothique en allemande suppose de partir du constat que l’« Allemagne » du second Moyen Âge ne constituait pas encore une entité politique au sens moderne mais qu’elle était constitué d’un « patchwork », pour employer un terme imagé, uni essentiellement par une langue commune. Un tel état de fait culturel devait conduire a priori vers une forte tendance à la conservation de particularités locales, même lorsque de nouvelles évolutions, comme par exemple le gothique, furent introduites de l’extérieur et retravaillées régionalement. Ainsi le traitement de l’architecture castrale gothique allemande ne peut-il être mené que région par région. De surcroît, un état de la recherche très inégal suivant les régions a conduit ici les auteurs à choisir certaines d’entre elles pour tenter cette approche, lorsque la construction castrale, tant dans ses formes architecturales que dans ses développements, a paru exemplaire. L’Alsace, aujourd’hui française, mais au Moyen Âge exclusivement germanophone et part intégrante de l’Empire, figure de ce point de vue comme particulièrement intéressante du fait de la prise en compte ancienne des formes gothiques, dès le milieu du XIIIe siècle ; on étudie ensuite la Rhénanie, où l’art gothique a eu sa période de floraison au XIVe siècle. C’est également de cette époque que datent la plupart des châteaux de Prusse et de Livonie mais ceux-ci constituent un phénomène à part, en particulier du fait de la maîtrise d’ouvrage de l’Ordre Teutonique dont les réalisations furent d’une qualité remarquable. Enfin, les châteaux de Saxe que l’on doit considérer, en suivant les recherches les plus récentes, comme de précoces châteaux d’agrément (Schlösser), représentent la fin du phénomène à partir du XVe siècle et le passage aux temps modernes avec ses nouveaux programmes.
La maison urbaine gothique en Bavière, par Konrad Bedal
La plupart des villes ont acquis leur forme actuelle au cours des XIIIe et XIVe siècles. C’est également le cas des maisons pour leur extérieur, comme pour leur intérieur. Par rapport à l’époque précédente, les principales modifications ont trait : 1. au passage d’un tissu lâche à des unités bâties plus grandes et compactes ; 2. au remplacement des constructions en bois sur poteaux ou maçonnées, à une pièce, par de grands bâtiments à plusieurs pièces, en pans de bois ou en dur ; 3. à la généralisation de la Stube, avec murs et couvrement en bois, comme pièce principale, en général à l’étage. Si le profil des vieilles villes est fortement déterminé par la contiguïté de maisons serrées, aux toits à fortes pentes, le sud-est connaît aussi des toitures faiblement inclinées, couvertes de bardeaux. Dès le XIIIe siècle, les pignons côtoient le long des rues des murs goutterots ; les seconds prédominent nettement dans le sud. Ratisbonne occupe une place spéciale en Bavière : elle seule, au nord des Alpes, a conservé un tel nombre de demeures et autant de tours privées. On peut distinguer deux grandes zones en Bavière à partir du XIVe siècle : au sud et à l’est (Haute et Basse Bavière) règne la construction maçonnée, principalement en brique, alors qu’au nord et à l’ouest (Franconie et Souabe) les pans de bois s’imposent pour l’enveloppe des maisons dès après 1250. Le développement et les caractères des pans de bois franconiens sont bien connus car près de 2000 édifices médiévaux sont conservés. Les plus vieux sont surtout des constructions à étage sur poteaux montant de fond ; les dimensions varient de 5 x 10 m à 12 x 30 m. Si la construction à bois courts (poteaux d’étages) est connue dès 1300, elle ne se généralise en Franconie qu’entre 1400 et 1500, bien que l’on rencontre des encorbellements, sur les pignons ou les goutterots, même sur de plus vieux édifices. Ils utilisent surtout du bois de résineux, bien que le chêne soit également employé pour l’enveloppe externe. Le remplissage est en torchis, en moellons ou en briques, voire en plâtre. Beaucoup de maisons urbaines disposent d’une galerie à l’arrière, en général à l’étage, qui dessert des latrines, équipement qui s’est généralisé durant les XIVe et XVe siècles. D’étroites ailes s’accolent souvent à l’arrière des demeures, bordant des cours étroites que ferme un dernier bâtiment à usage de grange ou de logis complémentaire : elles accueillent au rez-de-chaussée des écuries et à l’étage des chambres et des Stuben. Ces cours intérieures, caractéristiques des maisons du sud de l’Allemagne, sont plutôt le fait des logis des riches. Bien que la majorité des cours régulièrement ordonnées datent des XVIe et XVIIe siècles, elles ont eu des précurseurs au XVe siècle. Les galeries sont souvent en bois mais certaines arcades maçonnées reposent sur des colonnes, surtout au sud du Danube : elles constituent un des sommets de la construction domestique urbaine en Bavière.
La maison urbaine gothique dans le Sud-Ouest, par Michael Goer
Le sud-ouest de l’Allemagne est une des zones les plus urbanisées du pays : à la fin du Moyen Age, on y comptait environ 300 villes. Les maisons urbaines en maçonnerie apparurent vers 1200 et on peut considérer que les structures urbaines étaient fixées en 1300. Le développement de l’habitat ne connut cependant pas un cours uniforme et chaque ville forgea ses caractères propres entre 1200 et 1300. Ainsi la large diffusion de la construction en pierre à Fribourg durant le XIIe siècle est-elle un cas particulier. A de rares exceptions près, on ne trouve ailleurs de demeures entièrement en dur (telles celles à trois étages de Schwäbisch Gmünd), voire des rez-de-chaussée maçonnés portant des pans de bois, qu’à partir du XIIIe siècle. Le corpus des maisons en pans de bois conservées couvre l’ensemble de la période. A ce jour, en Bade-Württemberg, 14 bâtiments ont été datés par dendrochronologie entre 1250 et 1300, dont 8 à Esslingen. Les plus anciens des pans de bois témoignent déjà d’une technique très développée et diversifiée, prouvant, au tournant entre Moyen Âge central et fin du Moyen Âge, qu’elle est déjà dépositaire d’une longue histoire. Les types de structures sont à poteaux montant de fond, portant ou non le faîtage, et à bois courts (poteaux d’étage).
L’Allemagne centrale, par Ulrich Klein
Cette contribution traite de quatre Länder : Hesse, Thuringe, Saxe et Saxe-Anhalt, qui prennent en écharpe le centre de l’Allemagne entre le Rhin et la Neisse. La construction médiévale en Hesse est fortement marquée par l’empreinte du pan de bois qui laisse peu d’espace aux bâtiments en dur. Amorcé à Limburg dès 1289, l’abandon des techniques de construction en bois primitives s’affirma au cours du XIVe siècle : l’évolution, caractérisée par la multiplication des pièces de raidissement transversales, puis par les trames de portiques, était à peu près partout achevée au milieu du XVe siècle. Dès lors, se manifesta aussi une différenciation des typologies selon les régions qui aboutit à un morcellement du paysage : l’Allemagne centrale constitue à cet égard un ensemble particulier, bien différencié des typologies du nord comme du sud du pays. Plus à l’est, la Thuringe ne peut se prévaloir d’une telle personnalité car les caractères méridionaux et septentrionaux s’y mêlent et les types de constructions considérées comme les plus évoluées en Hesse dominent ici d’emblée. En revanche, dans les grandes villes, la construction en dur est beaucoup plus présente. Tous ces édifices gothiques se caractérisent par une faible division de l’espace intérieur, limité à l’insertion de Block- ou Bohlenstuben, tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage. Vers le nord, la Saxe-Anhalt témoigne d’une culture mixte, mêlant les influences méridionales de la Thuringe et des influences septentrionales, déjà typiques de la Basse Allemagne. On y rencontre côte à côte des grands bâtiments en brique du Backsteingothik et des constructions en pans de bois bas allemandes, surtout vers le Harz : ces dernières témoignent d’un état déjà disparu des grandes villes de l’Allemagne du Nord à la fin du Moyen Âge, sous la pression de la construction en brique. La Saxe est une contrée riche en constructions en dur, pour beaucoup influencées par la Renaissance dont les prémices apparurent à la fin du XVe siècle et qui remplacèrent les édifices antérieurs. On y trouve également beaucoup de Bohlenstuben dans les maisons de la fin du Moyen Âge. La construction rurale y est pour une bonne part réalisée en Umgebinde, combinaison de pans de bois et d’empilage de troncs, dont les exemples les plus anciens sont de peu antérieurs à 1500.
L’Ouest de l’Allemagne, par Klaus Freckmann
L’état des connaissances sur l’architecture civile en Rhénanie résulte de deux facteurs majeurs : les pertes dues à la Seconde Guerre mondiale ont été gigantesques, surtout dans des grandes villes comme Cologne, Aix-la-Chapelle, Mayence, Coblence ou Trêves ; en revanche, la recherche sur l’architecture médiévale durant les dernières décennies a été très dynamique. La connaissance des constructions « en dur » du XIIIe siècle et des siècles suivants a fait des progrès considérables. Dans les vallées du Rhin et de la Moselle et dans le Palatinat, ont été découverts de nombreux bâtiments en pans de bois dont le noyau date du XIVe siècle. La dendrochronologie a ouvert de nouvelles perspectives et a permis de procéder à des datations précises des structures conservées. Sur le plan culturel, la Rhénanie joue un rôle central en Allemagne et fait le lien avec les contrées européennes plus occidentales. Il apparaît ainsi de plus en plus manifeste que son architecture et celle de la France de l’Est entretiennent des rapports étroits, ce dont étaient déjà bien conscients les historiens de l’architecture français et allemands au début du XIXe siècle. Voilà qui doit inciter à intensifier la recherche commune dans ce domaine, tant il est certain que l’architecture présente un caractère non seulement transrégional, mais aussi transfrontalier, à l’instar de ce qu’était le monde médiéval.
La maison gothique dans le Nord, par Jens-Christian Holst
Les vieilles villes de l’Empire, aux constructions diverses en forme de cours rurales, se différencient nettement du faciès à parcellaire et bâti uniformisés des villes neuves, surtout dans les terres de colonisation. Avant 1200, l’habitat était presque exclusivement en bois, tant les maisons halles de type rural, à une ou plusieurs nefs, et les petites maisons semi-enterrées, que les greniers ou logis compacts, à plusieurs niveaux. Les premiers logis urbains furent ces Kammern, élevées à l’arrière des parcelles, dont la construction en dur commença vers 1200. À partir de 1220, on se mit à bâtir de grandes maisons maçonnées, le plus souvent aux angles des places de marché. Bientôt se formèrent des rives de rues continues ; à Lübeck, la réglementation imposa un strict alignement. La prospérité du marché immobilier et les progrès de la construction conduisirent, au cours du XIIIe siècle et dans les riches villes portuaires, à l’apparition sur les parcelles étroites d’un type de maison standardisé, à pignon sur rue. Le "Droit de Lübeck", répandu autour de la Baltique, favorisait l’érection de murs mitoyens. Dans les contrées moins aisées de l’intérieur persista la construction en pans de bois, avec entremis entre les maisons ; cependant, vers 1400, toutes devinrent aussi des Dielenhäuser, en général à pignon sur rue, sauf dans le Harz. Les hautes Dielen, pourvues de foyers à l’arrière, procuraient l’éclairage et la ventilation voulues pour les magasins et les ateliers. L’aménagement de pièces chauffées (Dörnse) et de chambres en leur sein est établi dès 1300 à Lübeck alors qu’il intervint ailleurs seulement à la fin du Moyen Âge. On distingue trois types de plans : rhéno-westphalien (avec chambre arrière), lubeckois (avec Dörnse sur la rue) et balte (avec aile postérieure). Les caves plafonnées sont fréquentes dans les maisons des marchands à partir de 1220 : elles sont souvent voûtées à Lübeck. L’étage, souvent unique sous l’influence du droit saxon, et les niveaux de combles restèrent des aires de stockage, jusqu’aux temps modernes. La salle à l’étage se rencontre sporadiquement dans les seuls milieux patriciens. L’aménagement d’une ou deux chambres à l’étage, destinées avant tout aux marchands en visites d’affaires estivales, est une particularité des villes adonnées au commerce lointain. Dans les débuts, le matériau lui-même fut mis à contribution pour créer le décor, souligné par des couleurs. Après le recours à des peintures de plus en plus architecturées durant le XIVe siècle, deux tendances se firent jour à la fin du Moyen Âge : le retour au matériau brut, rouge, ou bien le rehaut des architectures en blanc ou en gris. Alors que dans les zones de Basse-Allemagne, riches en pierre, le décor consistait essentiellement en motifs sculptés, plus au nord, où dominait la brique, de préférence rouge, s’élaborèrent des formes particulières, qui s’émancipèrent du vocabulaire d’origine italienne : on y produisit en série des briques moulurées ou couvertes de glaçures, claires ou foncées, qui contrastaient avec les plages d’enduit claires ou striées. Pour les pans de bois, il fallut attendre la fin du Moyen Âge pour rencontrer un décor plus élaboré, mais limité à des encoches, des moulures et des aplats de couleurs gris-noir ou rouge foncé sur les bois qui se détachaient sur les remplissages chaulés.
ENGLISH SUMMARIES
(Traduction Patricia Stirnemann)
Castle architecture in Germany from the thirteenth to the sixteenth century, by Thomas Biller, Christofer Herrmann
Any attempt at a synthetic analysis of German castle architecture in the Gothic period presupposes the understanding that Germany in the late nMiddle Ages is not a political entity in the modern sense, but rather a “patchwork” united essentially by a common language. This state of cultural affairs almost necessarily created a strong tendency to preserve local practices, even when new trends, like the Gothic style, were introduced from the outside and reworked regionally. German castle architecture can therefore only be treated region by region. Furthermore, because of the uneven state of research, the authors have chosen to concentrate on select regions that seem exemplary for their architectural forms and developments. Alsace, which is part of France today, but which was German speaking in the Middle Ages and an integral part of the Empire, is particularly interesting, having already embraced Gothic forms by the mid thirteenth century. In the Rhineland, Gothic art flourished in the fourteenth century. Most of the castles in Prussia and Livonia also date from this century, but they form a case apart, because of the mastery achieved by the Teutonic Order, whose structures are of remarkable quality. Finally, recent research has shown that the castles of Saxony are early castles for pleasure (Schlösser). They represent the end of the phenomenon in the fifteenth century, and mark the transition to the new programmes of the modern era.
Urban dwellings in Gothic Bavaria, by Konrad Bedal
Most Bavarian cities took on their present form during the thirteenth and fourteenth centuries. This is also the case of the houses, both the interior and exterior. The main changes include 1) the passage from rambling constructions to larger, more compact buildings ; 2) the replacement of one-room dwellings, either post and beam or masonry structures, by large multi-roomed half-timbered or stonework constructions ; 3) the general adoption of the Stube (a combined living and eating room), with wooden walls and ceiling, as the main room, situated usually on the first floor. If the profile of the old cities is characterised by tightly packed houses with steep roofs, the South-east also has gently pitched shake roofs. From the thirteenth century on, buildings may be oriented either with the gable or the gutter wall facing the street ; the latter predominate in the South, former in the North. Regensburg has a special place in Bavaria, preserving that largest number of residences and private towers north of the Alps. Two major zones are distinguishable in Bavaria as of the fourteenth century. Masonry construction, principally brick, prevails in the South and East (Upper and Lower Bavaria), whereas timber-frame construction spreads through the North and West (Franconia and Swabia) after 1250. The development and characteristics of wood-frame construction in Franconia is well known from the nearly 2000 preserved medieval buildings. The oldest are storied post and beam dwellings measuring 5 x 10 meters to 12 x 30 meters. Short post construction in upper stories is known from 1300, but only becomes common in Franconia between 1400 and 1500, although one finds corbelling on gables and gutter walls, even in the oldest buildings. Softwood is most common, but oak is also used for the exterior facing. The infilling is cob, ashlar or brick, or even plaster. Many city dwellings have a rear gallery, usually on the first floor, that gives access to the latrines, an amenity that finds favour in the fourteenth and fifteenth centuries. Narrow wings are often added at the rear of the houses ; they border a narrow courtyard which is closed at the end by a fourth structure that is used as a barn or complementary dwelling. The ground floor serves as a stable, whereas the upper storey has sleeping rooms and Stuben. The interior courts are characteristic features of the homes of the wealthy in southern Germany. Although the majority of the courts with a regular layout date from the sixteenth and seventeenth centuries, precursors cans be found in the fifteenth. Galleries are often in wood, but some masonry arcades rest on columns, especially south of the Danube and constitute the highpoint of domestic urban construction in Bavaria.
South-western urban dwellings in the Gothic period, by Michael Goer
South-western Germany is one of the most urbanised parts of the country. At the end of the Middle Ages, there were approximately three hundred cities. Masonry houses appeared toward 1200 and the fabric of the cities was fixed by 1300. The development of the habitats was not uniform and each city forged its own identity between 1200 and 1300. Thus, stone construction in Fribourg during the twelfth century is an isolated case. Apart from a few exceptions, there are no houses entirely in store elsewhere (such as the three-storied ones in Schwäbisch Gmünd), or houses with masonry ground floors and half-timber upper storeys before the thirteenth century. The corpus of preserved half-timbered houses covers the whole period. In present-day Bade-Württemberg, fourteen buildings have been dated dendrochronologically between 1250 and 1300, of which eight are in Esslingen. The most ancient houses in half-timber exhibit a high degree of technical skill and diversification, indicating that, at the beginning of the Gothic period, the technique already has a long history. This type of structure is a post house, with or without a pitched roof, and short piles in the upper storey. There are two kinds of structures, post and beam constructions, supporting or not the ridge beam, and short piles construction, that means with platformframing.
Central Germany, by Ulrich Klein
This contribution treats the four Länder of Hesse, Thuringia, Saxony and Saxony-Anhalt, which form a swag across central Germany between the Rhine and the Neisse. The medieval construction in Hesse is strongly marked by the half-timber construction, which leaves little room for stone structures. Begun in Limburg in 1289, the abandonment of older techniques of wood construction is confirmed during the fourteenth century. The evolution, characterised by the multiplication of transversal stiffening members, then by porticos (non : post and beam frames), was complete nearly everywhere by the mid fifteenth century. Thereafter there was a regional, typological differentiation which ended in a partitioning of the landscape. Central Germany thus constitutes a distinct ensemble, well differentiated from the typologies in the North and South. To the East, Thuringia cannot vaunt a distinct personality, because southern and northern traits are mixed together, and the types of constructions considered as the most evolved in Hesse dominate here from the outset. In contrast, in the large cities, stone construction is much more present. All these Gothic buildings are characterised by a week division of interior space, limited to the insertion of Block- or Bohlenstuben, found just as often on the ground floor as on the upper storey. Toward the North, Saxony-Anhalt presents a mixed culture, merging southern influences from Thuringia with northern ideas, already typical of southern (non : northern) Germany. Here we find side by side the great brick buildings of the Backsteingothik and the German half-timber constructions, especially near the Harz. These latter attest to an already vanished state of the great cities of the German North at the end of the Middle Ages, due to the growing preference for brick. Saxony in a region rich in stone construction, much influenced by the Renaissance ; the earliest such structures appear in the late fifteenth century and replace earlier buildings. Here we often find Bohlenstuben in the houses of the late Middle Ages. The rural construction is in large part Umgebinde, a combination of half-timber and stacked trunks (ou : log construction), of which the oldest examples appear just before 1500.
Western Germany, by Klaus Freckmann
Two main factors bear on our knowledge of civil architecture in the Rhineland. On the one hand, the losses due to the Second World War were gigantic, especially in Cologne, Aachen, Mainz, Koblenz and Trier. On the other hand, research on medieval architecture has been very dynamic in recent decades. Knowledge concerning durable construction from the thirteenth century onward has grown considerably. In the valleys of the Rhine and Moselle and in the Palatinate, a number of half-timber constructions dating from the fourteenth century have been discovered. Dendrochronological analysis has opened new horizons and permitted more accurate dating of the preserved structures. Culturally, the Rhineland played a central role in Germany and had links with more western European regions. It thus appears increasingly evident that its architecture and that of eastern France were closely related, a fact already noted in the nineteenth century by historians of French and German architecture. More intensive research in common (FR and GE) in this area is warranted by the fact that the architecture presents both a trans-regional and cross-border character, reflecting that of the medieval world.
The Gothic house in the North, by Jens-Christian Holst
The old cities of the Empire have diverse construction in the form of rural courts, which is quite different in aspect from that of the uniform allotment and construction in the new cities, especially in colonised regions. Before 1200, the habitat was almost exclusively in wood, consisting variously of rural hall dwellings with one or two vessels, or small houses half sunken in the earth, or the granaries or compact dwellings with several storeys. The first urban dwellings were the Kammern, raised at the back of the allotments, built in stone from about 1200. In 1220, large masonry houses began to appear, usually at the angles of the market square. Soon they bordered continuous streets. At Lübeck alignment was strictly regulated. The prosperity of the housing market and progress in construction led, during the thirteenth century and in the rich port towns, to the appearance of narrow allotments for standardised houses, opening flush onto the street (est-ce que cela rend bien l’idée de mur avec pignon en façade, ie with gable on the street ?). The Law of Lübeck, practiced widely around the Baltic, favoured the construction of party walls. In less affluent regions inland, half-timber construction persisted with space left between houses. Toward 1400, however, they all became Dielenhäuser, usually opening flush onto the street, except in the Harz. The high Dielen, with living quarters behind, offered the necessary lighting and ventilation for the storage rooms and workshops. Arrangements for heated rooms (Dörnse) and sleeping rooms appear at Lübeck in 1300, whereas they appear elsewhere only at the end of the Middle Ages. There are three types of plan : Rhino-Wesphalian (with a bed-room at the rear), Lubeckian (with Dörnse on the street side) and Baltic (with a back wing). Cellars with ceilings are frequent in merchants’ houses after 1220, and they are often vaulted in Lübeck. The upper storey, limited often to a single one under the influence of Saxon law, and the attic were used for storage until the modern era. A first-storey living room is encountered sporadically only in patrician contexts. The provision of one or two bedrooms on the upper floor, intended usually for boarding visiting merchants on summer business trips, is a trait found in cities accustomed to far-reaching commerce. In the beginning, the building material itself was used to contribute to the decoration, and the lines of the architectural structure were idealised in colour. During the fourteenth century, painted surfaces were more and more freely structured. At the end of the Middle Ages, there was a return to the natural colour of the material, or a highlighting of the architectural structure in red, white or grey. In the southern German areas where stone was easily available, the decoration consisted essentially of sculpted motifs, while further north, where brick (preferably red) dominated, new forms were developed, free of Italian influence. Moulded bricks or bricks glazed in dark or light tones, produced in series, contrasted with the clear or flecked plastered areas. For the timbers, a more elaborate decoration arrives only at the end of the Middle Ages and is limited to notches, mouldings, and over-painting in greyblack or dark red on the wood, which contrasts with the lime in-filling.
DEUTSCHE ZUSAMMENFASSUNG
Burgenbau in Deutschland vom 13. bis zum frühen 16. Jahrhundert, von Thomas Biller und Christofer Herrmann
Wer den deutschen Burgenbau der Gotik darstellen will, muss davon ausgehen, dass das „Deutschland“ des späten Mittelalters noch keine politische Einheit im Sinne des 19./20. Jhs. bildete, sondern einen – wie gern formuliert wird – „Flickenteppich“ verschiedenster Territorien, der vor allem durch die gemeinsame Sprache vereint war. Ein großes und auch kulturell reiches Gebilde dieser Art hatte a priori eine starke Tendenz zur Erhaltung kleinräumlicher Besonderheiten, und zwar auch dann, wenn neue
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